Lecture n Entre satisfaction, réticence et scepticisme, les formations politiques ont reçu différemment la décision de la levée «prochaine» de l'état d'urgence. Le Front de libération nationale (FLN) a exprimé dans un communiqué, sa «grande satisfaction» de cette mesure qui intervient «au moment opportun» et qui est en «parfaite harmonie avec l'évolution de la société et la dynamique du peuple algérien qui aspire à davantage de progrès et de bien-être». De son côté, le Rassemblement national démocratique (RND) s'est félicité de l'annonce de ces mesures, estimant que la décision de lever l'état d'urgence et de substituer à ce dernier des mesures juridiques dans le prolongement de la lutte antiterroriste attestaient de la validité du modèle démocratique pluraliste en vigueur dans notre pays. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a, lui aussi, salué la décision du président de la République dans laquelle il a chargé le gouvernement d'œuvrer immédiatement à élaborer un texte législatif pour permettre la levée de l'état d'urgence, estimant qu'«il s'agit d'un important pas en avant». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qualifie, en revanche, l'annonce du président de la République sur la levée de l'état d'urgence de «manœuvre dangereuse». Pour le parti de Saïd Sadi, il s'agit de «provocation» visant à «créer la diversion». «Après avoir fait parler son vice-Premier ministre qui a exclu la levée de l'état d'urgence et rappelé l'interdiction de la marche du 12 février à Alger, le régime engage le chef de l'Etat à louvoyer et promettre une possible levée de l'état d'urgence avec interdiction de manifestations publiques sur Alger. Ce dernier ordonne à ses radios de solliciter l'avis des initiateurs de la marche en vue de manipuler leurs déclarations», lit-on dans un communiqué rendu public par le parti de Saïd Sadi. Le Front des forces socialistes (FFS) a, quant à lui, estimé par la voix de Karim Tabbou, premier secrétaire du parti, que cette initiative «peut être perçue comme un signal positif». Mais, a-t-il ajouté, «le projet d'élaboration d'une nouvelle loi intitulée loi de lutte antiterroriste» engendre «l'inquiétude et le soupçon». «Que signifie cette vente concomitante ?». Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a, de son côté, estimé que la décision de lever l'état d'urgence «est courageuse mais tardive», appelant le gouvernement à mettre en œuvre «dans les meilleurs délais» les directives du président de la République et à présenter le projet de loi relatif à la levée de l'état d'urgence dès les premières séances de la prochaine session de printemps du Parlement. Le porte-parole du Parti des travailleurs, Djelloul Djoudi, a affirmé que sa formation exprimera sa position lors du rassemblement prévu aujourd'hui. Du côté des islamistes, le mouvement Islah considère que lier la levée de l'état d'urgence à l'élaboration par le gouvernement de lois relatives à la lutte antiterroriste tout en excluant Alger pour ce qui est de l'organisation de marches, consacrait le caractère «ambigu» de cette décision. Alors que le mouvement Nahda déterminera sa position face aux récentes mesures présidentielles à l'issue de la session extraordinaire de son conseil consultatif qui devait se dérouler hier soir.