Résumé de la 1re partie Le vieil homme, qui arrose tous les jours l?arbrisseau, creuse, ce jour-là, pour l?arracher de cet endroit et aller le planter ailleurs. Il croit devenir fou en entendant une voix lui parler. Arrête ! Tu es en train de faire une chose pas gentille du tout ! Il ne pouvait y avoir d'erreur, quelqu'un parlait. Et la voix venait juste d'en face, tout près du vieux bonhomme. ? Mais oui, c'est moi qui te parle grand-père, moi le petit arbre ! Il faut bien que je le fasse pour t'empêcher de me faire du mal, parce que t'as pas l'air de te rendre compte de ce que t'es en train de me faire ! Pour le coup, le vieux lâcha la bêche et recula, épouvanté, dans les buissons. Il croyait être devenu fou, car enfin, raisonnablement, un arbre ne peut pas parler ! Le soleil était déjà haut dans le ciel quand il put enfin se résoudre à reprendre la bêche. Mais au moment de l'enfoncer dans le sol, il suspendit son geste : ? C'est vraiment bien toi qui as parlé, jeune chêne ? ? Et qui veux-tu que ce soit ? C'est bien à moi que tu t'apprêtes à jouer un vilain tour, non ? Alors si je ne me défends pas, qui me défendra ? Mes racines sont encore trop fragiles pour te résister et mon tronc bien trop mince pour t'imposer le respect. ? C'est-à-dire que... dit le vieux soudain embarrassé. Il ne voyait pas où était le mal, mais d'un autre côté, pour que la Nature fasse magiquement parler un arbre, c'est que la situation était pour le moins grave. Repoussant sa casquette en arrière, il se gratta la tête. Peut-être qu'en s'expliquant... ? Vois-tu, c'est que je t'ai un peu menti au sujet de mon petit-fils... il n'est pas si vigoureux que ça. Alors j'ai pensé qu'en te voyant grandir dans son jardin, il pourrait prendre exemple sur toi. Et tout comme le printemps fait monter la sève en toi, il éveillerait le sang qui dort en lui. ? Et tu crois, malheureux bonhomme, que c'est en m'arrachant de ma terre que je pourrai jouer ce rôle ? ? Le sol est bon là où je vais t'emmener. Tu ne risques rien. ? Oh non, si ce n'est de mourir ! Sous l'accusation si terrible, le vieux réfléchit un moment. Pourquoi diable la transplantation pourrait-elle rater ? Il en avait replanté des végétaux en 70 années d'existence, et pas un n'en était mort... ou presque, mais dans ce cas, c'est qu'il avait mal choisi les pousses. (à suivre...)