Evolution n La production nationale, toutes espèces confondues, est passée de 300 tonnes, il y a quatre ou cinq ans, à 4 000 tonnes l'année dernière. Ces chiffres témoignent d'une avancée considérable dans le domaine de la production halieutique en Algérie. Selon les prévisions du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, la production aquacole nationale atteindra 12 000 ou 15 000 tonnes à l'horizon 2015. A travers tous les projets qui sont en cours de réalisation et ceux déjà entrés en production, le ministère est plutôt optimiste d'atteindre ce tonnage à l'horizon 2015. Cette production concerne plusieurs espèces, notamment le loup, la dorade et les mollusques, pour l'aquaculture marine. Ces espèces de poissons sont élevées dans des cages flottantes et des bassins. D'autres espèces sont élevées en eau douce, notamment la carpe et le tilapia. Ces espèces élevées sur le territoire national, en eau de mer ou en eau douce, seront diversifiées davantage pour satisfaire les différents goûts. «Un projet d'aquaculture demande du temps. Il faut des années pour sa réalisation et quelques années aussi pour qu'il entre en production. En d'autres termes, on ne voit pas le résultat d'un tel projet du jour au lendemain. Dans notre pays, arriver à élever toutes les espèces demandera des années encore. Il y a un temps minimum qu'il va falloir accorder à cette activité», a estimé le directeur du développement de l'aquaculture au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Ainsi, dans les cinq prochaines années, l'essentiel sera de consolider toutes les actions déjà initiées de manière à pérenniser cette activité et atteindre une production de 15 000 tonnes dans cinq ans. Il s'agira également d'apporter des solutions à tous les problèmes qui ont été posés par les différents acteurs qui ont pris part à l'atelier «Développement de l'aquaculture», organisé lors des assises nationales de la pêche et des ressources halieutiques. A l'issue de ces assises, les participants à cet atelier ont plaidé pour la mise en place d'un statut d'éleveur aquacole pour mieux organiser la profession. Ils ont également appelé à la création d'un conseil national interprofessionnel de l'aquaculture qui sera, selon eux, un outil de dialogue, d'organisation et de concertation entre les différents acteurs concernés. Aussi ont-ils appelé à redéfinir les espaces devant servir d'assiettes de terrain pour le lancement du prochain programme d'activités aquacoles pour la réhabilitation et l'aménagement des pôles d'activités par filière aquacole. L'autre recommandation dégagée par les professionnels, la création d'un outil économique national de développement pour l'accompagnement, le développement, la régulation des activités aquacoles. Encourager la création de petites et moyennes entreprises d'aquaculture autour des grands pôles d'activités aquacoles et le développement de la pisciculture en offshore sont parmi les recommandations dégagées lors de ces 2es assises nationales. Sans oublier l'adaptation de l'environnement économique aux spécificités de l'aquaculture notamment en ce qui concerne les aspects liés à la fiscalité et aux douanes. En outre, les fermes aquacoles qui sont déjà en production doivent être mises aux normes sanitaires pour faciliter la commercialisation de leurs produits.