La fille de Bouamrane lui demande l'autorisation de se rendre au marché. Il est d'abord furieux parce que les femmes ne se vont pas au marché. Mais il finit par comprendre aussitôt ce qu'elle veut dire par «acheter». Acheter ici signifie : «se marier». Sa fille veut donc se marier ! «Tu peux aller au marché», lui dit-il. Quand les prétendants se présentent de nouveau, il lui demande d'effectuer son choix et il la marie. Or, le garçon qu'elle a choisi est pauvre. Son père l'avertit : «il est pauvre, il ne saura te nourrir !» Elle répond : «Peu importe, c'est lui que j'ai choisi !» Le mari, en effet, ne parvient pas à nourrir son épouse. Un jour, alors qu'ils ont très faim, elle va demander l'aide de son père, mais Bouamrane lui répond : «Tu n'as qu'à te débrouiller : je t'avais dit de ne pas épouser un homme pauvre !» Alors la femme dit à son mari d'aller voler un agneau dans le troupeau de son père. Le mari fait ce qu'elle dit, ils égorgent la bête et la mangent. Bouamrane qui se rend compte qu'il manque un agneau, envoie chercher son gendre pour tenter de trouver la bête. «Prends garde de boire, lui dit sa femme, mon père s'apercevra aussitôt que tu as mangé l'agneau !» Mais le jeune, qui a trop soif, s'arrête à chaque source pour boire.