Résumé de la 7e partie Bouamrane retrouve son fils, celui-ci est aussi intelligent que son père. La tradition attribue également à Bouamrane une fille qui, dit-on, est aussi intelligente que son frère. Elle était également très belle et, dès qu?elle arriva en âge de se marier, les prétendants n'arrêtèrent pas d?affluer. «Accorde-là à untel», disait sa mère, mais dès qu'un jeune plus beau ou plus riche se présentait, elle changeait d'avis : «Accorde-là plutôt à untel !» ? Non, finit par répondre Bouamrane, car celui à qui je ne l'accorderai pas serait mécontent et deviendrait mon ennemi. Je la laisserai plutôt choisir seule, quand elle décidera que le moment de prendre époux sera venu. Or la jeune fille ne se décida pas. Les années passèrent et elle commença à prendre de l'âge. ? Marie-là, dit sa mère à Bouamrane, sinon elle finira vieille fille ! ? Non, répond Bouamrane, je la marierai quand elle l'aura décidé. Un jour, la jeune femme vint le trouver et lui dit : «Père, je veux me rendre au marché !» ? Que me demandes-tu là ? dit le père furieux. Les femmes, en ce temps-là, n?allaient pas au marché, ce lieu était réservé aux hommes. Le faire revenait à déshonorer sa famille et donc à s'exposer à la mort ! ? Je veux me rendre au marché, répète la jeune femme, car c'est là où on peut acheter ce que j?ai à vendre ! Bouamrane comprit aussitôt ce qu'elle voulait dire : «Acheter» signifie aussi «se marier». Sa fille veut donc se marier ! ? Tu peux aller au marché, lui dit-il. Quand les prétendants se présentèrent de nouveau, il lui demanda de faire son choix et il la maria. Or le garçon qu'elle avait choisi était pauvre. Il ne parvenait même pas à la nourrir. Un jour, alors qu'ils avaient très faim, elle lui dit d'aller voler un agneau du troupeau de son père. Le mari fit ce que sa femme lui avait dit. Ils égorgèrent la bête et la mangèrent. Bouamrane se rendit compte de l'absence de l'agneau et envoya chercher son gendre pour chercher la bête avec lui. ? Prends garde de boire, lui dit sa femme, mon père s'apercevra aussitôt que tu as mangé l'agneau ! Mais le jeune, qui avait trop soif, ne l?écouta pas et s'arrêta à chaque source pour boire. ? Va, retourne auprès de ta femme, lui dit Bouamrane, dis-lui que je sais où se trouve l'agneau. Le gendre fit ce que son beau-père lui dit. ? Malheureux, lui dit-elle, tu as bu et il a compris que tu avais mangé l'agneau. Maintenant c'est à moi d'agir : elle prit la toison de l'agneau ainsi que sa tête qu'elle fendit à la narine et alla chez son père. ? Pourquoi as-tu coupé le nez de l'agneau ? lui demanda-t-il. ? Parce que, dit-elle, la faim n'a pas de nez ! (c'est-à-dire de nif, d'honneur) Bouamrane pardonna à sa fille et à son gendre et leur donna de l'argent et du bétail. (A suivre...)