Victoire n Si la sélection nationale des A' n'a pu aller au bout de son rêve au CHAN-2011, Khartoum a souri à Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football, élu au comité exécutif de la FIFA. C'est un vrai plébiscite pour Mohamed Raouraoua, en marge de la 33e assemblée générale ordinaire de la CAF qui s'est déroulée, hier, à Khartoum et à laquelle ont assisté Joseph Sepp Blatter, président de la FIFA, Michel Platini, président de l'UEFA, et le président soudanais Omar El-Béchir, après son élection au comité exécutif de la FIFA avec 39 voix sur les 53 que compte l'assemblée de la confédération africaine, devançant l'Ivoirien Jacques Anouma qui en a récolté 35, le Seychellois Sekutu Patel, 12, le Sud-africain Danny Jordaan, 10, et le Nigérian Ibrahim Galadima, avec 5 voix seulement. La victoire de Raouraoua, et donc du football algérien, est d'autant plus grande car le patron de la FAF était annoncé au moins second, derrière son homologue de la Fédération ivoirienne de football, mais les voix dont il a bénéficié s'avèrent finalement plus importantes qu'il ne s'y attendait et ont ainsi remis en cause quelque peu les prévisions d'avant les élections. C'est la première fois dans l'histoire du football national qu'un Algérien est élu au comité exéctif de l'instance internationale et rejoint la cour des grands dirigeants de la balle ronde mondial. Il faut dire que l'ascension de Raouraoua était prévisible compte tenu du parcours de l'homme depuis son retour aux affaires du football algérien, après un premier passage à la tête de la FAF de 2001 à 2005. En effet, à partir de février 2009, Mohamed Raouraoua s'est engagé à remettre le football algérien sur les rails, à commencer par l'équipe nationale, qui n'est autre que la première image du pays, absente aux éditions 2006 et 2008 de la CAN. Non seulement il renforcera Rabah Saâdane à la tête des Verts, qui étaient déjà qualifiés au troisième et dernier tour des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial-2010, il débloquera les grands moyens pour jouer les trouble-fêtes dans un groupe où l'Egypte faisait figure de super-favori. Mieux encore, en juin 2009, lors du congrès de la FIFA de Nassau, aux Bahamas, Raouraoua réussit un grand coup en faisant voter la possibilité à des centaines de jeunes joueurs de porter le maillot de leur pays d'origine après avoir endossé celui de leur pays d'adotpion. D'ailleurs, c'est grâce à cette disposition favorable aux bi-nationaux que des garçons comme Yebda, Meghni ou Abdoun se sont révélés au public national et contribué à la qualification historique des Verts au Mondial-2010, considérée comme une autre victoire pour le football algérien et pour Raouraoua en particulier. Dans la foulée d'une participation mi-figue, mi-raisin à la Coupe du monde sud-africaine et d'une quatrième place à la CAN-2010 en Angola, Raouraoua lance le football algérien dans la voie du professionnalisme, malgré un environnement pas encore prêt et incapable de se défaire de son amateurisme archaïque. «Mais l'homme fort du football algérien sait ce qu'il fait», disent de lui ses proches et tous ceux qui le côtoient au sein de toutes les instances où il exerce, que soit à l'UNAF, où il est le président, à l'UAFA, où il est le vice-président et président de la commission de compétition de la Ligue des champions des clubs, où à la CAF puisqu'il est membre du comité exécutif, sans compter la FIFA où il a déjà présidé, entre autres, à la commission de la Task-force, créée lors du congrès de Marrakech en 2005 pour lutter contre les dérives du football. Pour couronner le tout, Raouraoua se voit décerner, en cette fin d'année 2010, le prix Présidential award de meilleur dirigeant et surtout pour son engagement dans le développement du football en Afrique. Avec cette consécration et ses nouvelles responsabilités, le football algérien aura certainement plus besoin de ses services pour la réussite du projet du professionnalisme, qui demeure le plus grand chantier à accomplir et à faire aboutir.