Situation n Le dernier faux pas du Mouloudia d'Alger face à la JSK, n'est pas passé sans dégâts puisque le responsable de la section football, Omar Ghrib, a décidé de démissionner de son poste. C'est la seconde démission en l'espace de moins d'un mois après celle d'Ahmed Gaceb, président du conseil d'administration de la Société sportive par actions (SSPA) au sein de ce club qui bat de l'aile depuis des années. Omar Ghrib, qui a fait face à toutes les tempêtes et défié des personnalités de taille comme Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football, ou bien Abdelhamid Zedek, chef de file de l'opposition au président Sadek Amrous, lance un appel à tous ceux qui veulent reprendre le club : ils ont douze jours pour se manifester et ne pas rester embusqués tels des snippers pour faire de l'opposition rien que pour faire de l'opposition. D'ailleurs, au Mouloudia d'Alger, c'est une activité récurrente depuis la reprise en main du club par les dirigeants civils, en 2001, dans le cadre de sa rétrocession entre la Sonatrach et l'association El-Mouloudia. Depuis l'été 2001, le Doyen a vécu au rythme des querelles intestines et des guerres de tranchées entre des clans de différentes obédiences. Le jeu est simple : à chaque fois qu'il y a une équipe dirigeante qui prend les rênes du club, d'une manière ou d'une autre, une opposition se met vite en place et lance les hostilités et ne lâche pas prise jusqu'à l'effondrement des tenants du pouvoir. Au Mouloudia, cela fait longtemps que le fameux «Chaâb yourid iskat en'nidham» (le peuple veut renverser le pouvoir) est devenu le leitmotiv des différentes oppositions qui se sont succédé. Le vieux club algérois devrait avoir une place quelque part dans le Guinness des records pour sa particularité de produire des oppositions à profusion, de quoi ravir la pire des dictatures au monde ! Et pour ne pas déroger à la règle, des membres de l'opposition sont montés au créneau ces derniers jours pour porter de graves accusations contre l'équipe dirigeante actuelle et plus particulièrement contre Omar Ghrib, sans le nommer bien sûr, mais on n'hésite pas à exhiber ses antécédents judiciaires (une supposée condamnation en 1995 pour vente de stupéfiants !). Merzak Dahmouche et Boualem Kab, puisqu'il s'agit d'eux, ont choisi ce moment propice où le MCA est sujet au doute en championnat et vit une crise multidimensionnelle aux lendemains compromettants, pour monter au créneau pour annoncer les démarches qu'ils sont en train d'entreprendre avec les autres membres opposants parmi les quarante-quatre que compte l'assemblée générale pour dégommer l'actuelle direction. C'est ainsi qu'ils ont annoncé qu'ils avaient engagé une procédure, il y a une vingtaine de jours, auprès de l'avocat maître Bounedjoum et de la chambre des notaires pour dénoncer l'actuel registre du commerce pour la SSPA/MCA et bloquer tout établissement d'un autre. L'opposition tire sur tout le monde L'opposition n'épargna pas non plus Rachid Marif, l'actuel ambassadeur d'Algérie à Rome, après son retour sur la scène à la faveur d'une sollicitation de l'actuelle équipe dirigeante qui l'a affiché à travers un communiqué envoyé dernièrement à la presse. L'opposition, toujours incarné par Abdelhamid Zedek, exige ni plus ni moins le départ de l'équipe dirigeante, la tenue d'une assemblée générale pour mettre en place une nouvelle équipe dirigeante et permettre ainsi la venue d'investisseurs qui, jusqu'à maintenant, et selon l'opposition, ne se bousculent pas au portillon. Sauf que ce genre de discours a été déjà entendu par le passé car chaque équipe «opposante» profite de la déliquescence ambiante et des difficultés que traverse le club pour se mettre dans la peau de l'attendu messie. Demain, ce sera rebelote avec les Ghrib, Amrous, Tafat et compagnie dans l'opposition, et qui trinque, c'est le Mouloudia bien sûr. Un club qui ne fait même plus recette auprès de ses propres supporters.