Anomalie n De nombreux citoyens n'arrivent toujours pas à comprendre pourquoi les prix de l'immobilier ne cessent d'augmenter dans notre pays, alors que la tendance est à la baisse ailleurs. Tout le monde est unanime à dire que les prix de la location sont très élevés dans notre pays, notamment dans les grands centres urbains. A Alger, par exemple, un logement de 80 m2 est proposé entre 15 000 et 35 000 dinars. Le comble est que même à ce prix-là, l'on n'est pas sûr d'avoir une location. Et pour cause : les propriétaires exigent le paiement de six mois de bail au moins à l'avance et refusent de louer à certaines catégories sociales comme les jeunes célibataires ou les femmes seules. Ce qui n'est pas fait pour encourager les ménages à louer. Beaucoup préfèrent d'ailleurs investir dans l'achat d'un bien immobilier. «Louer, c'est jeter son argent par les fenêtres franchement. Je ne peux payer 15 000 ou 17 000 dinars pour une location, alors que mon salaire ne dépasse pas les 22 000 dinars», souligne Nacer, 37 ans, agent de sécurité dans une entreprise privée à El-Biar. Cet avis est partagé par de nombreux citoyens qui n'arrivent toujours pas à comprendre pourquoi les prix de l'immobilier ne cessent d'augmenter dans notre pays, alors que la tendance est à la baisse ailleurs et depuis un moment déjà. Cette «anomalie», les agents immobiliers l'expliquent par l'anarchie qui caractérise le marché de l'immobilier dans notre pays. «Il n'existe aucun barème, les prix sont fixés comme ça», reconnaissent-ils. A dire vrai, il n'existe pas de véritable marché locatif dans la mesure où la quasi-totalité des offres provient de particuliers. «On n'a de sociétés immobilières proposant des locations», reconnaissent les responsables de la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai). Quand on sait que dans bien des cas, c'est l'excédent d'argent qui est investi dans l'immobilier, l'on peut dire que les biens acquis ne sont pas automatiquement proposés à la location étant donné que leurs propriétaires ne sont pas dans le besoin. Pour certains, c'est plutôt la peur d'être confrontés à des problèmes avec les locataires. Ils considèrent qu'«un logement loué est à moitié perdu». Dans les deux cas, c'est l'offre qui en pâtit, ce qui se répercute sur le niveau des prix. Ce sont toutes ces difficultés qui ont fait que les citoyens cherchent à acquérir un logement à tout prix au lieu de louer.