Echec n Les décisions prises récemment et relatives à l'abrogation du décret 315-10 du 13 décembre 2010 n'ont pas atténué la colère des étudiants. Ces derniers réclament des mesures concrètes et semblent ne plus faire confiance aux discours officiels. Ils ont ainsi maintenu leur mouvement de grève dans différentes facultés et écoles supérieures, déterminés à poursuivre la protestation jusqu'à la concrétisation des dernières mesures par leur publication dans le Journal-Officiel. Hier, ce sont les étudiants du département de pharmacie de la faculté d'Alger qui ont entamé une grève illimitée. «Les étudiants d'autres universités, dans la même spécialité, ont répondu à l'appel ; et l'ensemble des départements de pharmacie à travers le territoire national seront paralysés», ont indiqué des représentants des étudiants, précisant que la grève se poursuivra jusqu'à la satisfaction totale de leurs doléances. Ces étudiants réclament le titre de Docteur en pharmacie, le classement des diplômés à l'échelon 16 au lieu de 13 actuellement, une formation qualifiante et la valorisation des spécialités en mettant en place tous les moyens pédagogiques et matériels nécessaires. A l'université Houari-Boumediene de Bab-Ezzouar, les étudiants se sont rassemblés en petits groupes devant les entrées des facultés et salles de cours, rappelant leur «attachement aux revendications légitimes de valoriser le diplôme d'ingénieur d'Etat». Les étudiants de l'ancien système demandent que leur diplôme soit aligné au même niveau que le master de deuxième degré. Cela les qualifiera à préparer un Doctorat de troisième degré. Ils disent qu'ils ne se présenteront pas aux examens prévus le 5 mars avant de s'assurer de la satisfaction de l'ensemble de leurs revendications par le ministère. En outre, les étudiants de l'Ecole nationale de commerce expriment leur rejet du système LMD qui, selon eux, est à l'origine de la «détérioration du niveau de l'école dans le cadre de la Fonction publique reculant de l'échelle 13 à11». L'Ecole nationale des statistiques et d'économie appliquée (ex-Inps) de Ben-Aknoun enregistre, pour sa part, une forte tension, avec un arrêt des cours pour une durée illimitée. Des protestations houleuses sont enregistrées dans cette école mitoyenne avec le siège du ministère de tutelle. Les étudiants exigent l'abrogation du système LMD et dénoncent les «agissements du directeur de l'Ecole qui leur demande de passer les examens avant toute négociation ou concertation». A l'université de Bouzaréah, l'ensemble des départements est paralysé. En sus de la revendication relative au rétablissement du système classique, les étudiants réclament l'amélioration des conditions d'étude et la sécurité au sein de cette université, qui a été le théâtre, la semaine écoulée, de l'agression d'une étudiante à l'arme blanche par des «voyous».