Le prince héritier de Bahreïn, Salman ben Hamad Al-Khalifa, a déclaré, hier, dimanche, que le dialogue était la seule manière de faire avancer ce petit royaume du Golfe aux prises avec un mouvement de protestation qui réclame des réformes depuis près de trois semaines. «Nous devons nous donner une chance de dialoguer d'une manière civilisée», a déclaré le prince dans une interview à la télévision. «Il n'y a pas d'autre manière de sortir de cette crise que par le dialogue.» «Le dialogue est la solution, et tout le monde s'accorde sur près de 80% des revendications que nous avons reçues», a ajouté le prince héritier, chargé par son père, le roi Hamad, d'ouvrir un dialogue avec l'opposition. «Tout le monde réclame de meilleurs services, plus de dignité et de responsabilité (...). Si telles sont les revendications, asseyons-nous à la table du dialogue et avançons pour améliorer la situation», a-t-il déclaré. Jeudi, l'opposition s'est dit ouverte à ce dialogue, mais en fixant des conditions préalables, en particulier la démission du gouvernement actuel et l'élection d'une assemblée constituante. Le prince héritier ne s'est pas prononcé sur ces exigences, mais a estimé qu'il n'était pas acceptable qu'un parti «fixe les conditions d'un dialogue avant qu'il ne commence». «Mais nous sommes disposés à discuter de toutes ces questions en profondeur au sein du dialogue», a-t-il précisé. Des milliers de manifestants ont exigé, hier, à Manama, la démission du Premier ministre bahreïni, en poste depuis 1971, en se massant pour la première fois devant le palais où le cabinet tenait sa réunion hebdomadaire. La foule agitait des drapeaux bahreïnis et scandait des slogans hostiles à la dynastie des Al-Khalifa, une lignée sunnite qui règne depuis 200 ans sur ce royaume dont la population autochtone est en majorité chiite.