Exclusion n Victimes de préjugés et de marginalisation, les personnes handicapées n'arrivent pas à se faire une place dans le monde du travail. InfoSoir : Les handicapés moteurs rencontrent beaucoup de difficultés dans leur vie quotidienne… M. Daouadji : Effectivement. La première difficulté est liée à l'accessibilité. Les handicapés sont confrontés à cette difficulté partout, dans tous les lieux publics notamment les hôpitaux, les APC, les trottoirs, mais aussi les transports en commun (bus, train, taxi...), et même au ministère de la Solidarité nationale… Pourtant, il est très facile de procéder à des aménagements dans ces endroits de façon à les rendre accessibles aux handicapés moteurs, mais les responsables chargés de cela ne sont jamais là. Le ministère de la Solidarité est toujours absent. En tant qu'association, nous avons aménagé plusieurs trottoirs. Comme je l'ai toujours dit, les handicapés sont en train de mourir à petit feu. Ils ont accepté leur sort, mais pourquoi continue-t-on à les tuer à petit feu. Ils sont toujours victimes de hogra, d'un manque de considération. S'ils se rendent à l'APC ou à la wilaya pour demander des couches ou un fauteuil roulant, on leur explique que le bureau de l'action sociale est au deuxième étage. Un handicapé peut-il monter au deuxième étage ? Vous avez également dénoncé la non-application des différentes lois qui protègent cette frange de la société. Les lois existent, mais elles ne sont pas appliquées. La loi stipule que 1% des postes de travail doit être réservé aux handicapés. Nous demandons que cela soit concrétisé. Parmi les handicapés, il y en a qui ont un bon niveau d'instruction, des jeunes diplômés, qui chôment depuis des années. Quelles sont vos principales revendications pour améliorer la situation des handicapés ? La pension allouée aux handicapés est minable. Donc, notre première et principale revendication est de la ramener de 4 000 à 15 000 DA. On ne veut plus entendre parler de 4 000 DA. Ils ne demandent pas la charité mais leur droit. Une pension de 4 000 DA n'est pas suffisante pour un handicapé. Le handicapé veut 15 000 DA et il se débrouillera tout seul. La seconde revendication est relative au travail. Ces handicapés sont des citoyens au même titre que les autres et ils doivent être respectés. J'insiste sur le respect de ces personnes, car c'est très important. Quel est le rôle de votre association ? Notre association a été créée en 2002. Notre rôle est de mettre sur un pied d'égalité les handicapés moteurs et les autres personnes. Il ne faut plus utiliser le mot «handicapé». Nous sommes là pour les aider. * Secrétaire général de l'Association nationale des handicapés moteurs ‘'Ettahadi''.