Rappel La Cnep, ou «la banque du logement», offre, depuis près de 4 décennies, des formules d?aide à l?achat, plus récemment à la construction, voire à l?extension et à la réhabilitation d?un logement. Mais les «injonctions» et l?absence d?une planification commerciale rigoureuse imposée à cette caisse, devenue banque en 1997, ont abouti à une situation de crise qui s?est soldée, à la fin des années 1990, par un énorme déficit budgétaire se chiffrant à plusieurs milliers de dinars. La banque n?arrivait plus à recouvrer ses créances impayées auprès de 30 000 clients qui accusaient plusieurs échéanciers de retard de remboursement, même par voie de justice. La seule solution qui lui restait pour gérer, même à long terme, cette situation de «fait accompli», était de régulariser ses clients dans le cadre du règlement à l?amiable. La réussite de cette formule, qui a permis l?assainissement du portefeuille des créances détenues par la banque, est due à l?annulation des pénalités de retard et des intérêts moratoires pour encourager les clients, notamment les promoteurs immobiliers, à finaliser leurs projets en suspens depuis plusieurs années. Car il faut savoir que les frais financiers dus à l?arrêt des projets, pour un montant de 565 milliards de dinars, ont atteint 322 milliards de dinars. La logique de réconciliation «banque / promoteur» semble alors prendre le dessus sur la logique de droit qui allait «compromettre l?avenir des promoteurs au bord de la faillite et de milliers de clients ainsi que leur famille», affirme M. Messibah, P-DG de la Cnep. Ce qui a valu à la banque le nom de «banque de la famille». Cette opération de recouvrement, adoptée en 2002, a permis la récupération de plus de 6 milliards de dinars en 2001 et de 10,2 milliards de dinars l?année d?après. Elle a également facilité la gestion des dossiers des impayés dont le taux a diminué de 39% et d?impulser le recouvrement qui a progressé de 7%. Pour l?année 2003, qui a enregistré 6,2 milliards de dinars impayés, cette procédure a permis le traitement de 20 075 dossiers et de recouvrer 2,4 milliards de dinars. De ce fait, la Cnep a décidé de privilégier le règlement à l?amiable dans les situations litigieuses et de revoir son dispositif de crédit immobilier qu?elle a allégé par le rééchelonnement du remboursement sur une durée de 30 ans au lieu de 20, dans la limite d?âge de 70 ans. Les particuliers ouvrent, en outre, droit aux crédits hypothécaires auprès de cette banque pour l?accession à la propriété qui connaît, selon les chiffres fournis par la banque, un engouement particulier : 227 435 crédits accordés pour un montant de plus de 67 milliards de dinars durant l?année 2003. Quant aux crédits destinés au financement de l?habitat promotionnel, les représentants de la Cnep avancent un total de 10,52 milliards de dinars, octroyés aux Eplf, Opgi, APC et quelques promoteurs privés. Ces derniers sont également soutenus par la Cnep dans l?achat des assiettes de terrain servant aux projets d?habitat.