Vote n C'est le premier scrutin depuis la chute du Président Hosni Moubarak le 11 février dernier. Les bureaux de vote ont ouvert ce samedi à 8h locales et quelque 45 millions d'électeurs sont appelés à se rendre aux urnes jusqu'à 19h00 (17h00 GMT). Au Caire, des files d'attente de plusieurs dizaines de personnes ont commencé à se former dès l'ouverture de certains bureaux, tandis que la radio diffusait des messages appelant à la participation, affirmant que «votre vote compte». Les partisans de la révision proposée sont favorables à une transition rapide avec des changements limités de la Constitution, tandis que le camp adverse plaide pour une nouvelle loi fondamentale, quitte à prendre plus de temps. Des partisans du «non» circulaient en voiture avec des pancartes appelant à rejeter une réforme de la Constitution héritée de l'ère Moubarak, jugée trop timide pour garantir une vraie démocratie. «J'ai 67 ans et c'est la première fois que je vote. Il nous faut une nouvelle Constitution, et il nous faut donner du temps pour que les jeunes qui ont fait la révolution, puissent former des partis», affirme Mohamed Mahmoud, un retraité hostile à la réforme. Le puissant mouvement des Frères musulmans à l'inverse a collé des affiches appelant à voter en faveur d'une réforme considérée comme indispensable pour stabiliser rapidement le pays. «Nous voulons la stabilité. Nous n'avons pas le temps de nous lancer dans l'élaboration d'une nouvelle Constitution», plaide Hamdi Mohamed Badri, un enseignant de 46 ans, partisan des amendements proposés. Les principales modifications concernent les mandats présidentiels, qui doivent être limités à deux mandats maximum de quatre ans chacun, contre des mandats de six ans illimités actuellement, et l'assouplissement des conditions de candidature à la magistrature suprême. Les amendements ont été préparés par une commission de juristes nommés par l'armée, qui assure la direction du pays depuis la démission de M. Moubarak sous la pression de la rue. L'armée a promis le retour à un pouvoir civil démocratiquement élu. Plus de 30 000 militaires sont mobilisés en plus de la police pour assurer la sécurité autour des bureaux de vote à travers le pays. R. I. / Agences