Suivi n La prise en charge post-curative du malade mental est un problème qui a été soulevé par les psychiatres qui déplorent l'absence de toute possibilité de réinsertion sociale de ces patients qui peuvent ainsi faire des rechutes. L'Apamm, qui fait de la réinsertion sociofamiliale et professionnelle son objectif ultime, déplore «la démission de la famille (…) et l'insuffisance, voire l'inexistence des circuits de resocialisation». Selon le Dr Boudarène, psychiatre à l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) Fernane-Hanafi de Oued Aïssi, les malades traités au niveau de l'hôpital, pour dépression, schizophrénie…., sont pris en charge sur le plan médical notamment avec des antidépresseurs. Lorsqu'ils quittent l'hôpital, ils ne trouvent aucun organisme de réinsertion. «De retour dans la société ils ne trouvent ni association ni institution d'aide à la réinsertion sociale. Le patient se retrouve face aux mêmes problèmes qui avaient déclenché chez lui une dépression.» Un avis partagé par l'Apamm, qui déplore «l'absence de structures d'accompagnement de soins et de resocialisation, comme les ateliers thérapeutiques ou des lieux de rencontre et de psychothérapie». Pourtant, les malades ne demandent qu'à retrouver leur place dans la société. Selon une étude réalisée par la même association en 2006 sur 100 malades hospitalisés à l'hôpital de Oued-Aïssi, sur les 63% qui ont déjà travaillé, seulement 15% ont pu continuer à exercer une profession. Les 48% restants ont dû arrêter à cause de leur maladie. Par ailleurs, sur cet échantillon de patients, 73% ont des projets dont 46% souhaitent se marier. Quant aux secteurs d'activités évoqués, tous sont concernés avec une forte propension pour les travaux manuels. 10% souhaitent poursuivre des études.