Leur nombre est en nette progression dans la wilaya. Les statistiques fournies par l'Association de parents et amis de malades mentaux font état de 24.581 cas en 2005, pour une population de 1.229.086 habitants que renferme en son sein la wilaya de Tizi Ouzou. C'est un chiffre inquiétant dans la mesure où les circuits de soins disponibles, les possibilités thérapeutiques, les leviers de solidarité et les mécanismes de protection de ces malades demeurent toujours insuffisants. Selon le Dr Amirache, vice-président de l'Apamm et qui n'est autre que l'un des médecins psychiatres exerçant à l'hôpital Fernane-Hanafi de Oued Aïssi, les conditions d'hospitalisation en psychiatrie connaissent de plus en plus une régression très remarquable. «L'état des lieux indique que la wilaya de Tizi Ouzou dispose de 370 lits en psychiatrie dont 338 lits seulement fonctionnels (330 à l'EHS de Oued Aïssi et 8 au CHU Nedir). Cependant, ces structures ne répondent pas à la demande des patients qui affluent des quatre wilayas, à savoir Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa et Boumerdès, soit d'une population qui avoisine trois millions d'âmes», a-t-il souligné. Les répercussions sont, ainsi, multiples, et devant la surcharge des services constamment occupés à 100%, la prise en charge est, de fait, devenue une réponse seulement à une question d'urgence d'où l'impossibilité des projets de soins de post-cure adéquats. C'est pour cette raison d'ailleurs, que depuis deux années, le séjour, précise notre interlocuteur, du malade à l'hôpital est réduit. Le Dr Amirache relève également une insuffisance en matière de personnel spécialisé aussi bien dans les structures publiques que privées. «Il y a 23 psychiatres pour toute la population, ce qui donne un ratio d'un psychiatre pour 54.000 habitants, alors que les recommandations sont d'un pour 35.000 âmes», a-t-il estimé avant d'ajouter par ailleurs que: «Les aides octroyées par l'Etat pour les handicapés sont rudimentaires et leur attribution nécessite un parcours du combattant. Elles obéissent à des références cliniques peu claires car la même pathologie est rétribuéedifféremment (80 à 100%), comme il faut signaler le peu d'informations relatives aux mécanismes législatifs qui la régissent». Par ailleurs, ayant vu le jour en 2005, et agréee au mois de mars 2006 seulement, l'association des parents et amis des malades mentaux de la wilaya de Tizi Ouzou, s'est assignée des objectifs nobles et ambitieux. Ses membres et adhérents, à leur tête le président Malek Amirouche, s'attèlent à travailler d'arrache-pied dans l'optique de contribuer entre autres, à la réinsertion sociofamiliale et professionnelle des patients. C'est dans ce sens d'ailleurs que l'Apamm a organisé hier et avant-hier, des journées portes ouvertes à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.