Constat n Le festival du film amazigh, qui s'est déroulé dans sa 11e édition du 19 au 23 mars à Azeffoun, a constitué une étape nouvelle pour la cinématographie algérienne d'expression amazighe. Onze années se sont écoulées après la première édition du festival qui s'est tenue, à Alger, en 1999. C'était une aventure et le but était de mettre en place une dynamique cinématographique d'expression amazighe permanente. C'était avec l'intention de promouvoir certes, le cinéma, mais aussi, et en particulier, le cinéma d'expression amazigh. Une autre variante du cinéma algérien, et, du coup, venir enrichir le paysage cinématographique algérien. Onze années après la première édition, que pouvons-nous dire de ce cinéma qui, plus d'une décennie plutôt, était naissant, balbutiant. «Globalement aujourd'hui, on ne peut qu'être satisfait», répondra El Hachemi Assad, commissaire du festival et de poursuivre : «l'amazighité a réussi à s'imposer et à rayonner par le biais de l'image.» «En effet, souligne-t-il, onze années se sont écoulées depuis la première rencontre. C'est un premier jalon.» El Hachemi Assad se dit satisfait du bon déroulement du festival et espère que cette manifestation puisse se poursuivre et se développer encore et toujours. «Mon équipe de bénévoles et moi-même, déclare-t-il, avons apporté notre contribution à la construction de cet édifice. Nous en sommes fiers certes, mais nous espérons que d'édition en édition, les choses puissent progresser.» Et d'expliquer : « l'amazighité n'est la priorité de personne. Il est du devoir de chacun de participer à son développement. Le cinéma, à l'instar des autres arts, tout comme le roman, le théâtre, la poésie, le chant… peut contribuer à son rayonnement. Pourquoi s'en priver ? Le festival a contribué et contribuera encore, à sa façon, à faire émerger de nouveaux talents. Nous organisons, parallèlement aux projections de films en, ou hors compétition, des ateliers de sensibilisation des enfants et des sessions de formation aux métiers des arts et du spectacle (scénarios, critique cinématographique, musique de films, etc.). Le développement du festival est l'affaire de tous : responsables institutionnels, responsables locaux, engagement des jeunes et des professionnels confirmés. Je rends un vibrant hommage à madame la ministre de la Culture pour le soutien et les encouragements ainsi qu'à sa décision d'institutionnaliser ce festival.» Toutefois, El Hachemi Assad relève, sur un plan général, quelques difficultés quant aux besoins de la cinématographie algérienne d'expression amazighe. «Les difficultés demeurent, souligne-t-il, mais nous ne baisserons pas les bras, malgré les mille et une difficultés, à commencer par la rareté des sponsors et les difficultés de financement qui réduisent nos ambitions. «L'autre obstacle majeur prend racine dans la rareté, voire l'absence de productions de longs métrages d'expression amazighe», ce qui, de l'avis de notre interlocuteur, n'est pas normal. Ainsi, à l'heure actuelle, la plupart des films réalisés sont des courts métrages ou des films documentaires. Très peu de fiction (long-métrage) et pour cause, le manque de financement. Car un long métrage nécessite un gros investissement. Mais malgré cela le festival continue de fonctionner et de promouvoir et de développer la cinématographie algérienne d'expression amazighe. Par ailleurs, le commissariat du festival du film amazigh est en train de travailler en étroite collaboration avec le président du Festival de Nabeul (Tunisie) et le président du festival du cinéma d'Agadir (Maroc) et ce, dans l'optique de mettre en place la fédération du cinéma maghrébin. Ce projet est en cours. Il sera possible à tous les films réalisés dans les trois pays de circuler librement. L'objectif consiste à offrir des facilités aux réalisateurs et aux acteurs pour faire la promotion de leurs films.A long terme, un festival du film maghrébin sera le fruit de ce processus de rapprochement et d'échanges.