Contestation n L'abrogation du service civil obligatoire et la prise de certaines mesures incitatives sont à la tête des revendications des résidents du secteur médical. Comme prévu, les médecins résidents entament à partir d'aujourd'hui une grève illimitée à travers le territoire national en réponse à l'appel lancé par le Collectif autonome des médecins résidents algériens. Ils étaient ce matin des centaines de délégués des différentes wilayas à se retrouver au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Pacha à Alger. Les délégués des médecins, dentistes et pharmaciens comptent mener leur action de protestation jusqu'au bout, soit jusqu'à ce que le ministère de la Santé prenne des dispositions concrètes. Des membres du collectif nous ont d'ailleurs affirmé être prêts à négocier avec la tutelle sur leur plateforme de revendications. «Nous entamons la grève illimitée en raison de l'absence d'un geste concret de la part de la tutelle. Nous avons proposé une plateforme et il n'y a pas eu de retour d'écoute de la part de la tutelle», a déclaré ce matin à InfoSoir le délégué du CHU Mustapha-Pacha. Rencontré sur les lieux, Dr Tarek Aider a précisé que l'abrogation du service civil obligatoire est la revendication centrale des résidents. «On envoie un seul médecin dans un coin perdu sans moyens humains, techniques, matériels, sans moyens financiers, non plus. S'ils pensent aux citoyens algériens dans le Sud, ils doivent d'abord penser à prodiguer au médecin le matériel qu'il faut», a déclaré notre interlocuteur. Selon lui, si les autorités se sentent obligées de maintenir le service civil, elles sont appelées à introduire des mesures incitatives sans nulle obligation. «Pourquoi les fonctionnaires de la Sonatrach dans le Sud, par exemple, perçoivent-ils dix fois le salaire de ceux travaillant au Nord ? Ils n'ont qu'à faire la même chose pour les médecins et que ce soit volontaire non obligatoire, on n'est pas dans une dictature, on est dans une république», a-t-il ajouté. Le même délégué va jusqu'à estimer que le caractère de l'obligation auquel se réfère le service civil est «anticonstitutionnel». Il n'écarte d'ailleurs pas le recours à des instances qu'il dit «garantes de la loi». Une pharmacienne que nous avons rencontrée sur les lieux a, quant à elle, estimé que les résidents ouvrent droit à un salaire complet vu qu'ils accomplissent toutes les charges d'un diplômé. Il est à noter que le ministre de la Santé a promis de prendre en charge le volet financier des revendications des résidents. S'agissant de l'invitation que le ministre de la Santé a déclaré avoir adressée aux résidents sans que ces derniers se présentent au rendez-vous, Dr Aider rétorque que cette «invitation était officieuse parce que le jour où on l'a interpellé à Kouba, il nous a dit clairement qu'il allait nous recevoir le 23 ou 24 mars et ce, avec un papier officiel faisant office d'invitation, ce que nous n'avons pas eu. Donc, nous avons décidé de ne pas aller à cette réunion qui a été improvisée», a expliqué Dr Aïder.