Reflet n Le Miroir, paru aux éditions Dar El-Abakira, est l'intitulé d'un texte théâtral écrit par Samir Meftah, un jeune auteur et critique d'art dramatique. Ce texte qui, pour rappel, a remporté, en 2009, le premier prix du président de la République Ali-Maâchi, aborde une histoire à la limite du surréel. L'histoire se déroule dans un hôpital psychiatrique. C'est un microcosme de la société algérienne. Le Miroir met en scène quatre personnages : un médecin - ayant exercé en Irak durant la guerre -, son frère, un infirmier et un patient. Tout se déroule à huis clos. Les personnages, soucieux de changer et de réformer le monde, entretiennent des rapports dialectiques. Ils nous plongent dans un univers à la fois fictif et réel. Un univers extraordinaire, presque hallucinatoire. Le texte, traversé par des discours politiques et marqué par des messages humanistes, s'organise en quatre actes, abordant tous la société et traitant ses problématiques, ses complexes, ses frustrations et ses conflits. Le texte se présente comme un questionnement sur l'homme avec tout ce qu'il compte comme faiblesses et désirs refoulés et ce, dans une société aussi bien diverse que contradictoire, et un questionnaire philosophique, dialectique… Il est question, à travers les personnages, d'un cheminement initiatique, voire d'une quête de la vérité, à savoir, doit-on changer ou pas et à quel changement doit-on s'attendre ? Le texte est aussi une recherche de soi dans l'autre. «Dans mon travail, je ne cherche pas à fournir des réponses vu qu'il y a de multiples visions. En revanche, je pose et propose une série de questionnements», explique l'auteur. En résumé, Le Miroir, écrit dans un langage simple, donne à lire, de manière pertinente, des réalités relatées dans un style direct et aborde la décadence des systèmes politiques, du bouleversement que connaît actuellement le monde. Le texte est inscrit dans l'actualité et est soucieux de la refléter. La lecture du texte passe du réel au saugrenu, du banal au pertinent, du visible au fictif… L'intrigue se tisse dans cette réalité déraisonnée. Le Miroir, selon l'auteur, s'inscrit dans le théâtre de l'actualité, et d'expliquer : «C'est un texte qui reflète le contexte actuel dans le monde arabe. Mes personnages sont de ce monde-là.» «Aujourd'hui, le théâtre constitue un domaine extrêmement rigoureux. Il est le produit d'un grand effort de recherche et de création, un effort anobli par une inspiration saine et sincère, émanant du cœur et de l'esprit. C'est cela le théâtre qui dure, se fixant dans le temps.» Le Miroir – préfacé par Sawsan Al Abtah, journaliste à Al Chark Al Awsat et professeur à l'université de Beyrouth – sera monté par le théâtre régional de Mascara en mai. Samir Meftah qui n'en est pas à son premier travail théâtral, a tenté des expériences telles que Le dictateur en 1993, Demande en mariage en 1995, La tempête d'amour en 1996, La vie en 1997, L'école en 1998. En ce moment, Samir Meftah prépare un texte sous forme de message intitulé Khalidoun (Immortels), à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie (1962).