Constat n Bien qu'ils n'aient pas recouru à la protestation pour l'année scolaire en cours, des syndicalistes affirment que leurs revendications sont toujours d'actualité. Faisant le bilan de l'année scolaire en cours, le porte-parole du CLA (Conseil des lycées d'Algérie) a relevé, lors d'un point de presse hier à Alger, que seuls 35% de lycéens ont pu avoir une moyenne supérieure à dix durant le second trimestre à travers le territoire national. S'appuyant sur ce chiffre, Idir Achour a passé en revue la situation globale du secteur de l'éducation nationale. Ces résultats, a-t-il expliqué, sont le produit de plusieurs facteurs dont la surcharge du programme, la surcharge des classes et de l'emploi du temps ainsi que la formation des formateurs trop de fois remise en question. S'agissant du taux d'avancement des programmes, le syndicaliste le situe à 60% actuellement et le prévoit à pas plus de 70% à la fin des cours, prévue par le ministère pour le 10 mai prochain. «Le ministre n'a toujours pas donné le seuil des cours. Cela peut causer un retour à la protestation de la part des lycéens», a-t-il estimé. Il ajoute sur le même sujet que le retard enregistré cette année dans l'achèvement du programme dément le fait que la protestation des enseignants en soit la cause, étant donné que l'année est «calme». M. Achour précise, toutefois, que l'absence de protestation depuis la rentrée ne signifie nullement la satisfaction des revendications brandies par les enseignants. «En dépit des augmentations, notre pouvoir d'achat n'est pas satisfaisant », dit-il, avant d'enchaîner : «Ce que nous voulons, c'est l'établissement d'une politique salariale de manière à maintenir le pouvoir d'achat en plus de la révision du statut général de la Fonction publique et de l'éducation. La révision du statut consiste principalement en la promotion ainsi qu'en l'abrogation de la contractualisation». Les intervenants ont aussi abordé le problème des remplacements qui pénalisent souvent les élèves. «Pédagogiquement parlant, remplacer sans tenir compte de l'expérience de l'enseignant initial présente un problème.» Le CLA propose d'instituer le départ à la retraite après 25 ans d'exercice de manière à pouvoir récupérer ces retraités toujours en capacité d'exercice dans le cadre des remplacements. Toujours sans agrément «Dans la dernière réunion, nous avions décidé de déposer notre dossier pour le reçu d'enregistrement, et ce après une première tentative qui n'a pas reçu de réponse en 2006 du temps du défunt Redouane Osmane», a déclaré Idir Achour. Ce syndicat, qui a toujours été parmi les meneurs du mouvement de protestation du secteur de l'éducation nationale, veut ainsi aller vers une réorganisation de ses rangs de manière à être plus performant. Il s'agit de multiplier les conseils au niveau du territoire national, afin de se constituer en une coordination nationale que va chapeauter l'actuel conseil en constante activité.