Résumé de la 51e partie n Colin se rend compte que Sheila ne le laisse pas indifférent... Simple comme bonjour, m'a-t-il dit. — Simple, sursauta Hardcastle, piqué au vif. Et pourquoi cela ? — Autant que j'ai pu en juger parce qu'il y a une telle mise en scène. — Je ne comprends pas, fit Hardcastle C'est probablement très astucieux mais ça m'échappe. A propos nous avons retrouvé l'arme du crime. Depuis hier. — Vraiment ? Où donc ? — Dans la fosse aux chats. probablement jetée là par l'assassin. — Pas d'empreintes, naturellement ? — Essuyées avec soin. De plus, c'est un couteau très ordinaire, pas très neuf, affûté récemment, le couteau de n'importe qui. — Tu parles d'un scénario ! Il semble qu'on l'ait drogué, puis transporté au 19. En voiture ? Ou comment ? — Par exemple d'une des maisons voisines qui a un jardin mitoyen. — Trop de risques, non ? — Faut de l'audace, admit Hardcastle. De plus, il est nécessaire de bien connaître les habitudes de ses voisins. Il semble plus plausible qu'on l'ait amené en voiture. — C'est dangereux aussi. Une voiture ne passe pas inaperçue. — Personne ne l'a vue. Mais je reconnais que l'assassin ne pouvait le prévoir. Des passants auraient pu remarquer qu'une voiture s'arrêtait au 19 ce jour-là. — Je me le demande. A moins d'un modèle exclusif, tape-à-l'œil. Mais il y a peu de chance pour que ce soit le cas. — Et, de plus, c'était l'heure du déjeuner. Te rends-tu compte, Colin, que ça remet miss Pebmarsh dans la course ? On s'imagine difficilement une aveugle en train de poignarder un homme valide. Mais s'il était drogué... — En d'autres termes, s'il était venu là pour se faire tuer, comme dirait notre bonne Mrs Hemmings ? On lui fixe un rendez-vous auquel il va, sans méfiance aucune ; on lui offre un cocktail ou un sherry - le Mickey Finn agit - et miss Pebmarsh opère ! Puis elle lave le verre, arrange soigneusement le corps, et après avoir jeté son couteau dans le jardin voisin, repart en trottinant comme de coutume. — Et, sur son chemin, téléphone à l'agence Cavendish. — Et pourquoi cela ? Pourquoi préciser qu'elle voulait Sheila Webb ? — Voilà la question, dit Hardcastle en me fixant. Est-ce qu'elle le sait, elle, la fille ? — Elle affirme que non. — Elle l'affirme... répéta Hardcastle d'une voix neutre. Et toi, ton avis ? Un instant, je restai muet. Mon avis ? J'étais au pied du mur. La vérité finirait toujours par éclater. Et si Sheila était celle que je croyais, elle ne risquait rien. D'un mouvement brusque je tirai la carte de ma poche, la poussai sur la table vers lui. — Voilà ce que Sheila a reçu par la poste. Hardcastle l'examinait. C'était une carte représentant la cour d'assises de Londres, adressée à miss R. S. Webb, 14, Palmerston Road, Crowdean. Sur la partie gauche, deux mots seulement : «Souviens-toi.» Et au-dessous : 4. 13. — 4. 13, observa Hardcastle. L'heure qu'indiquaient toutes ces montres l'autre jour. (A suivre...)