Potentiel n D'aucuns estiment que toutes les conditions sont réunies dans le Sud du pays pour la relance de notre agriculture. Seulement, des problèmes entravent toujours un développement dans ce sens. Certaines exploitations agricoles dans les régions du Sud ont déjà donné des résultats époustouflants, au vu des nombreuses variétés de fruits et légumes ainsi que des quantités produites. Piments, poivrons, fèves, pois, pommes de terre, oranges, dattes, pommes... Et la liste est longue. Avec l'entrée en production des oliveraies dont on ne soupçonnait pas la réussite, il n'y a pas si longtemps, les olives sont disponibles toute l'année dans les marchés du Nord. «Quand on se rend au marché, on y trouve tous les légumes à n'importe quelle période de l'année. Ce qui n'était pas le cas dans le passé. C'est le fruit de l'agriculture saharienne», explique Mohammed Selles, président du comité d'organisation de Sud'Agral-2010, lors d'une conférence de presse organisée à cet effet. L'agriculture saharienne représente, il faut le dire, depuis quelques années, une sérieuse alternative pour arriver dans notre pays à l'autosuffisance alimentaire. Cependant, des questions subsistent. Qu'a-t-on fait pour atteindre cet objectif ? Le potentiel agricole de notre grand Sahara est-il bien exploité ? A-t-on mis le paquet pour attirer des investisseurs dans ces régions où il ne fait pas toujours bon vivre ? Sur le terrain, la majorité des agriculteurs sont unanimes à dire que «beaucoup reste à faire si on veut faire de l'agriculture saharienne un cheval de bataille contre la dépendance en matière de produits agricoles». Mme Khikhi, chef de service, chargée de la banque de données au Commissariat au développement de l'agriculture dans les régions sahariennes (CDARS), nous a cité les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés ces agriculteurs. Des difficultés qui entravent le développement de l'agriculture dans les régions du Sud et, par conséquent, de leurs populations. Selon elle, pas de développement dans le domaine de l'agriculture saharienne avec un manque d'actions structurantes, telles que l'électrification, l'ouverture des pistes agricoles pour le désenclavement de certaines régions, la réalisation des forages et la construction des structures médicales et éducatives. «Aussi faut-il résoudre certains problèmes liés entre autres au foncier agricole, à la lenteur dans le traitement des dossiers de crédit, à l'effacement de la dette qui n'est pas appliqué par la Badr, au problème d'approvisionnement en semence, à l'intégration des aides. Sans omettre de penser à renforcer les structures de l'appui technique et activer des mécanismes pour faciliter la commercialisation des produits», estime-t-elle. Les autorités compétentes sont à cet effet interpellées aux fins de résoudre ces multiples entraves qui freinent sérieusement l'ouverture d'une voie rapide pour l'autosuffisance alimentaire en Algérie. Et cela d'autant plus que les prix des produits sur le marché international ne cessent de grimper.