Hier après-midi, les voyageurs du vol AH 5225 Oran-Alger, ont eu des frissons quelques secondes seulement après le décollage,à 16h25 du «Mont Tessala» du tarmac de l?aéroport d?Es-Senia. Ne pouvant prendre de l?altitude en raison d?une défaillance technique, l?appareil, un Boeing 727 vieux de quelque 20 années, a dû faire demi-tour alors que les 150 passagers étaient en émoi. Ce n?est que lorsque le commandant de bord a, sur un ton apaisant, annoncé la mauvaise nouvelle, que les passagers ont réellement repris leurs esprits à bord d?un avion devenu subitement un «objet volant» avec à son bord plus de cent vies humaines. Plus de peur que de mal, ces mêmes passagers ont été invités, quelques minutes plus tard, à embarquer dans un autre appareil, un 767 tout aussi vieux, à destination de l?aéroport Houari-Boumediene. Si la dose de frissons et les quelques minutes ont été consommées, il n?en demeure pas moins que l?incident, heureusement minime, a fait remonter à la surface des souvenirs douloureux : le crash à Tamanrasset survenu en janvier 2003. Des dizaines d?appareils, des lignes domestiques surtout, subissent des contrôles de routine, des heures et des heures de rafistolage et ce, au moment où, au niveau de la direction, l?on ne cesse d?évoquer le renouvellement de la flotte avec l?acquisition de nouveaux appareils. Il faut que la mue d?Air Algérie soit totale et effective pour que les passagers, à l?image des quelque 150 personnes se trouvant hier à bord du vol Oran-Alger, ne craignent plus que le drame de Tamanrasset ne se reproduise.