Résumé de la 1re partie La petite Badra est emmenée, inanimée, chez elle. Sa famille n?y comprend rien car elle n?est pas blessée. La nuit est tombée quand enfin Badra revient à elle. D?une voix entrecoupée de sanglots, elle raconte son aventure. ? Les chiens ! J?ai vu un hélicoptère tourner au-dessus du champ des Bourfis, j?ai cru qu?il avait un problème mécanique. C?était donc Badra qu?ils poursuivaient, ces salauds ! Indignés, les autres se mettent à maudire les occupants. ? S?en prendre à une fillette innocente ! clame Omar, le père de Badra. Qu?ils aillent donc dans le djebel où les attendent «siedhoum» ! Les lâches ! ? Calme-toi, lui dit sa femme. Remercions Dieu que notre fille soit saine et sauve... Les amis rentrent chez eux, rassurés sur le sort de la fillette, qui sombre dans un sommeil profond. Au moment du dîner, sa mère, qui la surveille, vient la réveiller. ? Prends un peu de bouillon, Badra ma fille, et demain matin tu seras à nouveau vive comme une gazelle ! Mais Badra refuse de manger et se plaint de maux de tête. Sa mère lui serre le front avec un foulard, sous lequel elle glisse quelques rondelles de citron. ? Tiens, prends un bonne cuillerée de miel, c?est bon pour ta tête. Puis elle lui verse quelques gouttes d?huile d?olive sur le crâne et lui fait un petit massage pour atténuer la douleur. Mais Badra se tient la tête et sanglote de plus en plus fort. ? Essaie de dormir. Demain matin, nous t?emmènerons en ville, chez le docteur... Très inquiet, son père ouvre la porte de la maison et se faufile dans le noir, entre les habitations de pierre, jusqu?au logis de Si Messaoud, le taleb du village. ? Ouvre, Sidi ! C?est moi, Omar ! C?est le fils du taleb qui reçoit le père de Badra et lui dit, d?un ton où perce une légère irritation : ? Mon père est fatigué, il dort à cette heure, reviens demain matin. ? Je t?en supplie, mon frère, ma fille ne peut rester sans soins jusqu?à demain. Elle hurle de douleur. On entend ses cris à dix mètres de la maison. S?il est fatigué, je le porterai, ou bien? tiens, je vais ramener ma mule ! ? Fais-le entrer ! La voix chevrotante de Si Messaoud, «l?homme de bien», stoppe un nouveau refus de son fils. (à suivre...)