Résumé de la 4e partie Le lendemain, très tôt, Samia se rend seule à l?aéroport et rentre à Skikda. Je te reproche d?avoir abandonné les enfants, trahi ton mari, voilà ce que je te reproche? Quand je suis venu, il y a cinq jours, l?infirmière m?a dit que tu étais sortie il y a vingt-cinq jours, et qu?elle ne savait pas où tu étais, tu lui as dit en sortant que tu allais rentrer. Où étais-tu pendant tout ce temps ? J'ai vérifié à la réception de l?hôpital, et ce qu?elle m?a dit était vrai? Elle m?a parlé de l?homme qui est venu t?attendre et qui t?a emmenée avec lui? Omar s?étrangle de rage et se met à bafouiller? - Mais? Je ne veux pas? Je ne veux pas salir mes mains? sinon, je te tuerais ici même? femme perdue ! Samia est atterrée - Arrête ! Omar, je te jure qu?elle ment, sur la tête de mes enfants ! je te le jure? - Peux-tu me dire où tu étais pendant tout ce temps ? - Où étais-tu, traîtresse, fille de rien ! peux-tu me le dire ? Samia recule et balbutie : - J?étais? j?étais chez Chafia? l?infirmière ! - Ah bon ! chez l?infirmière ! Et pour quoi faire ? Pendant vingt-cinq jours, à mon insu ! Tu n?as pas de mari, tu fais ce que tu veux ! Eh bien, retourne chez ton infirmière ! Et il la repousse violemment vers la porte. Samia essaie de s?accrocher aux meubles, aux murs, mais après une courte lutte, elle se retrouve sur le palier et on lui claque la porte au visage. Eperdue, elle se met à tambouriner de toutes ses forces en criant à son mari de lui ouvrir, en appelant sa belle-mère, ses enfants, mais la porte reste close. Samia se laisse tomber sur le paillasson et se met à pleurer tout haut. Ses voisines, d?abord discrètes, accourent aux nouvelles, mais elle ne veut rien leur dire et ne répond à leurs questions que par des sanglots éperdus. Puis, brusquement,la porte s?ouvre derrière elle, et une main, qu?elle croit être celle de sa belle-mère, lui lance son sac à terre, puis la porte se renferme avant qu?elle n?ait le temps de réagir, Samia pleure de plus belle. Quand, enfin, calmée, elle se lève renoue son chignon, réajuste ses vêtements et se dirige lentement, tête baissée vers la sortie de l?immeuble. Elle se réfugie chez sa mère, une ancienne femme de ménage qui avait travaillé dur pour l?élever et qui était très fière de la situation de sa fille, bien mariée dans une famille honorable, un mari aimant et aisé, de beaux enfants? Cette dernière est dans tous ses états, quand sa fille lui raconte ce qui s?est passé. Sans attendre, elle s?habille et court chez son gendre, pour tenter d?arranger les choses. Pendant ce temps, Samia ronge son frein, pensant à la trahison de celle qu?elle considérait comme sa meilleure amie. Quand, enfin, sa mère revient, elle comprend à sa mine qu?il n?y a plus rien à faire. Il va demander le divorce à tes torts? Mon Dieu ! Qu?as-tu fait ? Pourquoi es-tu restée chez cette femme, au lieu de revenir chez les enfants ? Qu?est-ce qui t?a pris ? «Mart rajoul !» Sa mère ne comprend pas, et elle retourne à plusieurs reprises chez Nabil, mais la décision de ce dernier est irrévocable. Samia, au bout de deux mois passés à se morfondre dans la petite loge de sa mère, sent le besoin de revenir à ce qu?elle considère comme la vraie vie, à Omar? ? Je retourne à Alger, dit-elle un beau matin à sa mère, stupéfaite. ? Mais tu es folle ? Retourner chez celle qui a causé ta perte ? Tu n?as donc pas de c?ur, de dignité ? ? En tout cas, c?est mieux que rester ici à ne rien faire, je dois recommencer ma vie ! ? Reste ici, tu es au moins à l?abri du mal, la supplie sa mère, mais Samia ne l?écoute pas. Pour atténuer son chagrin, elle lui promet de lui donner rapidement de ses nouvelles, et de pas tarder dans la capitale. Quand elle retourne chez Chafia, les retrouvailles sont assez froides, mais bonne pâte, Samia lui pardonne. ? Omar est parti dans le Sud, et je ne sais pas quand il reviendra, répond Chafia, quand son amie la questionne. Et de fil en aiguille, elles reprennent la conversation là où elles l?avaient laissée deux mois plus tôt, et Samia abandonne tous ses scrupules. ( à suivre...)