Appréhension n Plusieurs hauts responsables de l'Etat ont exprimé leur crainte quant à la l'éventualité de la libre circulation d'armes en provenance de Libye sur le territoire national. La crise en Libye constitue «une grande préoccupation» pour l'Algérie en raison de «l'impact direct de la stabilité de ce pays sur l'évolution de la question sécuritaire dans toute la région, y compris aux frontières de l'Algérie, mais aussi parce que la Libye partage une proximité avec la région du Sahel où activent toujours des groupes terroristes et des réseaux du crime organisé», a souligné, hier, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Lors d'une «réunion d'information et d'échange de vues sur les questions d'actualité nationale et internationale», tenue à la résidence El-Mithak, à laquelle ont pris part les chefs des missions diplomatiques et les représentants des organisations internationales accréditées à Alger, M. Medelci a indiqué que le redéploiement de l'armée libyenne avait donné aux organisations du crime «des possibilités d'infiltration et de récupération d'armes sophistiquées, dont des missiles longue portée, qui représentent une réelle menace à la paix et à la sécurité des pays du voisinage». La crainte de l'Algérie d'une éventuelle circulation d'armes sur le territoire national en provenance de Libye et leur récupération et utilisation par des groupes terroristes a été exprimée à maintes reprises par des hauts responsables de l'Etat. La préoccupation majeure est donc relative à la recrudescence des actes terroristes dans le pays. Mercredi dernier (20 avril), le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, avait indiqué, à la Chaîne III de la Radio nationale, qu'il y avait «évidemment des possibilités d'infiltration d'armement à partir de la frontière libyenne», précisant qu'il n'avait pas connaissance que «ces armes soient déjà parvenues, mais cela n'était pas à exclure, compte tenu de la recrudescence des actions terroristes contre les services de sécurité». Le ministre était interrogé au sujet d'un éventuel lien entre l'attentat terroriste qui avait ciblé, la veille, un convoi de l'ANP à Yakouren ( Tizi Ouzou), faisant 14 morts et plusieurs blessés et la situation en Libye. M.Ould Kablia avait précisé que les services de sécurité vont déterminer les types d'armes utilisées dans les derniers attentats et c'est à partir de là qu'on pourra avoir une idée s'il s'agit d'armes nouvelles et lourdes, donc en provenance de Libye, ou non. Le secrétaire général du FLN avait souligné mardi dernier (19 avril), qu'il y avait un lien entre la recrudescence des attentats terroristes en Algérie et la situation en Libye. «A partir du moment où des armes circulent à nos frontières sans contrôle, il est normal qu'elles soient utilisées à mauvais escient», avait-il déclaré à la même chaîne de la radio.