L'Etat malien n'a pas tardé à réagir aux propos de l'Elysée selon lesquels les Français sont confrontés à de gros risques d'enlèvement au Mali, rejetant en bloc les affirmations de l'ambassade de France à Bamako. Selon le ministre malien de la Sécurité, «aucune preuve tangible ne permet de soutenir cette prétendue insécurité susceptible d'entraver la libre circulation des personnes et de leurs biens y compris dans la région de Mopti, située à 600 km au nord de Bamako, région de tourisme par excellence». Les craintes de la France sur le risque très élevé de prises d'otages de ressortissants français et les assurances de Bamako, se conjuguent à une situation très critique, relativement à la conjoncture qui prévaut en Libye. Or, dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, s'exprimant sur le sujet affirme que l'instabilité sécuritaire en Libye ne constitue pas une menace seulement sur le territoire libyen, mais aussi sur les territoires des pays voisins. Relativement à ces déclarations, le ministre n'a pas exclu le lien entre la circulation des armes au Sahel avec une montée des attentats terroristes en Algérie. Cette recrudescence notée en Algérie épargnera-t-elle, le Mali et le Niger? A ce propos, des sources très bien informées confient qu'aucun pays concerné par le Sahel n'est à l'abri et le renforcement de la coopération pour une lutte commune est impératif. Une coopération que nos sources s'accordent pour l'annoncer dans une stratégie de prévention, comme d'ailleurs l'a souligné le ministre des Affaires étrangères. Les services de sécurité algériens qui possèdent une expérience incontestable dans la lutte antiterroriste, dont bon nombre de pays occidentaux souhaitent tirer profit sont déjà mobilisés pour faire face aux nouvelles menaces de la nébuleuse, mais aussi dans un contexte qui ne leur est pas très favorable. A l'évidence, l'Algérie est confrontée à un complot et des manoeuvres qui ciblent directement la stabilité du territoire et une sécurité chèrement payée. Elle se doit selon nos sources, de savoir redresser la situation au profit de la lutte antiterroriste. Dans ce processus, l'Algérie, le Niger, le Mali et la Mauritanie qui avaient signé un accord de coopération contre le terrorisme à l'initiative des rencontres organisées durant l'an dernier, s'imposent la sécurisation des frontières et une coopération plus précise dans l'échange du renseignement. L'Algérie s'est d'ailleurs engagée à renforcer sa sécurité au Sud, avant même que la situation ne s'aggrave en Libye, mais surtout pour faire avorter les transactions d'armes et leur circulation.