Résumé de la 68e partie n Sheila avoue à Colin que c'est elle qui a pris le réveil où était inscrit son 2e prénom : Rosemary... Complètement idiot, Sheila. Pour certaines choses, vous manquez totalement de bon sens. — Mais on essaye d'attirer sur moi les soupçons. Tenez, cette carte postale. Celui qui me l'a envoyée doit savoir que c'est moi qui ai pris la montre. Voyez ce qu'elle représente : Old Bailey. Au fond, mon père était peut-être un assassin ? — Que savez-vous de vos parents ? — Qu'ils sont morts tous les deux accidentellement. Du moins, ma tante me l'a toujours répété ; mais sans jamais me raconter quoi que ce soit sur eux. Une ou deux fois, même, elle s'est contredite dans ses souvenirs. C'est pourquoi j'ai toujours su qu'il y avait quelque chose de trouble. — Et, là-dessus, votre imagination s'est emballée ? Mais ça pourrait être beaucoup plus simple que ça : vous pourriez être une enfant naturelle, par exemple. — J'y ai également pensé. Tant de gens tiennent à le dissimuler à leurs enfants. Absurde ! Ils feraient mieux de leur avouer la vérité. De nos jours ça a moins d'importance. Mais le drame, voyez-vous, c'est de ne pas comprendre le pourquoi de tout cela. Pourquoi est-ce que je m'appelle Rosemary ? Ça signifie «réminiscence», je crois ? — Ce qui pourrait être fort sympathique. — Oui, mais je n'en ai pas l'impression. De toute façon, après les questions que m'a posées l'inspecteur l'autre jour, j'ai commencé à réfléchir. Pourquoi m'avait-on convoquée là-bas le jour du crime ? Se pourrait-il que ce soit le mort qui m'ait fixé ce rendez-vous ? Qui sait ? Peut-être était-ce... mon père qui m'appelait à son aide, et voilà, qu'au lieu de cela, son assassin est venu le tuer. Ou depuis le début, a-t-on essayé de faire croire que c'était moi, la coupable ? Et puis, que diable Edna pouvait-elle bien avoir à me confier ? Ce n'est pas possible qu'elle ait cru que j'avais participé à ce crime ! — Pouvait-elle avoir entendu quelque chose qu'elle ait mal compris ? — Mais non, rien. C'est impensable ! Et pourtant j'avais mes doutes ; oui, malgré tout ce que Sheila venait de m'avouer, je ne pouvais me retenir d'en avoir... et de craindre qu'elle ne m'ait pas dit toute la vérité. Ainsi, nous en étions donc là. Son histoire de montre était tellement fantastique ! Et ces chiffres curieux 4. 13 - transcrits sur une carte postale avec ces mots : «SOUVIENS-TOI !» Inexplicables ; à moins qu'ils ne signifient quelque chose pour le destinataire. Je payai l'addition, me levai tristement. — Ne vous démoralisez pas trop, lui dis-je. Le « Service Secret Colin Lamb» est à votre entière disposition. Tout finira bien par s'arranger : nous serons vite mariés et vivrons heureux sans le sou. Mais à propos, la montre, qu'en avez-vous fait ? — Jetée dans la poubelle du voisin. Si simple et tellement astucieux ! Le tout était d'y penser. J'avais vraiment sous-estimé les facultés de Sheila. Ayant quitté Sheila ; je bouclai ma valise, la confiai au concierge de mon hôtel. Puis j'allai au poste de police où je demandai à voir Dick. Je le trouvai une lettre à la main, le front soucieux. A suivre D'après Agatha Christie