Métissage n Fanfaraï est une formation musicale aux sonorités maghrébines. Elle est de retour avec un deuxième album, raï cuivré, qui sortira le 2 mai prochain pour nous gratifier et surtout nous abreuver de quelques bons sons bien sentis et avec une force de références gnaouies, chaâbies et kabyles. La fusion va loin avec son métissage. Elle associe avec autant d'audace que d'improvisation à la musique qu'elle compose, des airs rocks, des mélopées tziganes, des notes piquantes de salsa, de musique afro-cubaine, de musique turque et des consonances jazz. C'est un extraordinaire métissage auquel la formation se livre. Sa musique est une performance des plus originales. Tout comme l'Orchestre national de Barbès, Fanfaraï (chaque élément de cette troupe a sa propre expérience et son origine : Algérie, Maroc, France…) reprend des titres du patrimoine très populaires en Algérie. On peut entendre dans ce nouvel opus les versions un peu salsa, un peu raï de Ch'hilet layani. L'album comprend aussi Zina, la mythique chanson de Raïna Raï. On y trouve également quelques morceaux d'anthologie comme Men sabni enkoun, Wida nzor, Ch'hilet layani, Laâfo, Lehmama, Zina et Achdah ataous… Le tout est construit sur une alchimie entre ghaïta, t'bel, derbouka, tar, bendir, congas et karkabou, ou encore trombones, saxophones, trompettes et tubas. Par ce nouvel album, la formation, Fanfaraï, tient à rendre hommage à Blaoui El-Houari, à Raïna Raï, au folklore gnaoui et cubain… Il y a, tout comme d'autres ensembles issus de l'immigration, l'affirmation d'une identité plurielle. C'est dire la variété et la vie animée de cette troupe qui, motivée par la volonté d'ouverture, le respect et le choix de s'enrichir au contact de l'autre, tant humainement que musicalement, ne cesse d'étonner et de détonner. Pour son nouveau-né, Fanfaraï a invité nombre de chanteurs et de musiciens comme Samira Brahmia, Mohamed El-Yazid Baâziz et pleins d'autres musiciens. Fanfaraï est une expérience humaine, culturelle et musicale qu'elle partage avec son public. En effet, cette troupe, qui réinterprète les musiques du Maghreb en mêlant habilement cuivres et percussions traditionnelles, a développé, depuis sa création en 2005, un répertoire de scène, après avoir repris la tradition des orchestres de rue. Son fondateur et dirigeant, Samir Inal, lui-même percussionniste (bendir, riq, karkabou, derbouka…), a également créé Ziyara – une autre formation dans le même état d'esprit que Fanfaraï. Notons enfin que la formation a fait les premières parties de Khaled, Souad Massi… On les a vus aussi avec l'Orchestre national de Barbès, Mouss et Hakim de Zebda et prochainement avec l'inoxydable Idir.