Résumé de la 31e partie n Il ne reste plus maintenant qu'une quinzaine de personne à bord du radeau de «La Méduse». Les jours passent, et l'espoir d'être sauvé s'amenuise. Le neuvième jour, les naufragés voient arriver sur le radeau un papillon blanc qui se met à voler au-dessus de leur tête. Un papillon ! Cela signifie que la terre n'est pas très loin. D'autres papillons vont apparaître les deux jours suivants, ce qui va accroître encore leur espoir, mais la côte tarde à apparaître. Comme le radeau s'est considérablement allégé et qu'il reste maintenant beaucoup de place, on en détache des planches pour fabriquer une sorte de plate-forme rehaussée. Désormais on peut s'y étendre, au sec. En cette mi-juillet, il fait une chaleur étouffante, ce qui augmente la soif des naufragés. Il reste encore du vin qu'ils boivent à petites gorgées, mais cette réserve ne va pas tarder à s'épuiser. Certains, pour apaiser leur soif, boivent leur urine, d'autres encore l'eau de mer qui leur brûle le gosier. Le dixième jour passe sans que rien d'appréciable se produise. Le onzième, les hommes, à bout de force, veulent construire un radeau plus petit, en mesure de les amener jusqu'à la côte. Mais le projet est, pour on ne sait quelle raison, abandonné. Le douzième jour, les survivants, épuisés, sont dans état de demi-inconscience. Soudain, l'un d'entre eux, qui fixe l'horizon, s'écrie. «Un navire !» Tous se lèvent et regardent. Il y a, en effet, au loin, un bateau et, apparemment, ce n'est pas un mirage. — un bateau ! un bateau ! On se met à faire des signes, on crie mais le bateau disparaît à l'horizon : il ne les a pas vus ! C'est le désespoir dans le radeau. Comme il fait une chaleur infernale, on dresse, avec le cacatois de «La Méduse» une sorte de tente où les hommes s'étendent, attendant passivement de mourir. Soudain, l'un d'eux s'écrie : «Le bateau ! Le bateau !» Le navire aperçu tout à l'heure approche. On reconnaît à son drapeau blanc un navire français. Il approche encore et on reconnaît le brick «L'Argus», l'un des bâtiments qui était parti avec «La Méduse». Du pont, on fait signe aux naufragés, des canots de sauvetage sont mis à la mer. Les malheureux, sur le radeau, sautent de joie et s'embrassent. Le cauchemar va enfin prendre fin. Une heure plus tard, les rescapés sont étendus dans l'entrepôt, on les nourrit et on les soigne. Ils vont apprendre que c'est le canot du commandant Duroy de Chaumarays qui, arrivé le premier à Saint-Louis, a donné l'alerte. Le brick a été aussitôt envoyé à la recherche des naufragés. Avec les quinze hommes du radeau, on va encore sauver trois hommes sur les dix-sept restés sur l'épave de «la Méduse». Dès son retour en France, Duroy est traduit devant un tribunal et, reconnu coupable de négligences graves, il est définitivement rayé de la marine royale et condamné à trois ans de prison. Trois ans, c'est peu pour des négligences ayant entraîné la mort de plusieurs dizaines de personnes ! (A suivre...)