Résumé de la 28e partie n Un vent de folie s'est emparé de plusieurs naufragés. Après une journée de délire, ils s'apprêtent à passer une seconde nuit sur le radeau. A peine la nuit tombée que la tempête se lève. Des rafales de vent violent secouent le pauvre radeau que les flots soulèvent et précipitent, jetant à l'eau ceux se trouvant aux extrémités. On se presse vers le centre, on essaye d'en déloger ceux qui s'y sont réfugiés. Quand le radeau est soulevé par une lame trop violente et qu'il se met presque à la verticale, il faut courir vers l'autre bout pour rétablir l'équilibre. C'est l'enfer, mais pour les naufragés, le pire est à venir. Des soldats, croyant leur dernière heure arrivée, se précipitent vers les barils de vin. Ils veulent s'enivrer, plonger dans l'inconscience pour ne pas sentir la mort venir. Coudin, le commandant du radeau, leur barre le passage : «Halte, messieurs, on ne touche pas aux réserves !» Mais il est violemment écarté et un baril est percé. «Buvons, buvons mes amis !» Ils boivent et, dans l'ivresse, ils veulent en finir avec les souffrances endurées sur le radeau. «Il faut mourir !» Le cri est répercuté par plusieurs naufragés qui, eux aussi, ont perdu l'espoir d'être sauvés. — Oui, oui, mourons… dans la joie ! L'un des militaires ivres prend une hache et entreprend de couper les cordes qui lient les planches du radeau les unes aux autres. «Nous allons tous mourir !», crie-t-il joyeusement. Des officiers veulent l'arrêter mais les compagnons de l'autre s'interposent, sortant leurs sabres et leurs baïonnettes. Le radeau est désormais divisé en deux : d'une part, il y a les forcenés, majoritaires, décidés à mourir et, si on ne les en empêche pas, à tuer, et, d'autre part, une vingtaine de personnes, matelots, militaires et civils, qui ont gardé la raison et qui ne veulent pas mourir. Ces derniers sont minoritaires, mais ils ont l'avantage d'être lucides. Ils s'arment à leur tour de sabres, de baïonnettes, de bâtons et avancent vers leurs adversaires. Un combat s'engage dans l'obscurité. Plusieurs mutins sont tués et jetés à la mer. Les autres, surpris par la riposte, se rassemblent à l'arrière du radeau. Certains veulent cependant détruire le radeau et entreprennent de couper les cordages. Un nouvel assaut est donné, avec de nouvelles victimes. Le mât du radeau tombe sur un officier et l'assomme. Les mutins le saisissent et le jettent à l'eau. Ses compagnons parviennent à le repêcher. Les mutins le prennent de nouveau et veulent lui crever les yeux. On le leur arrache. Les mutins ne désarmant pas, le combat reprend. «Nous allons tous mourir !» Des mutins sont encore tués. Les survivants sont poussés à l'une des extrémités du radeau et on leur donne l'ordre de ne pas en bouger. «Nous n'hésiterons pas à vous éliminer», les avertit-on. Les hostilités cessent. Un calme précaire s'installe. Mais pour combien de temps encore, car les mutins, bien que vaincus, ne désarment pas. (A suivre...)