Résumé de la 7e partie Les naufragés du radeau de «La Méduse» passent une nuit épouvantable, l?eau leur arrivant jusqu?à mi-corps. Au matin, vingt meurent ; un peu plus tard, quatre autres se suicident. L?enseigne de première classe Coudin, qui commande le radeau, charge les matelots de surveiller attentivement les naufragés pour prévenir d?autres suicides qui ne manqueraient pas d?affecter les autres naufragés et peut-être de provoquer des troubles. Mais les troubles, hélas, ne vont pas tarder. Quelques hommes sont en proie à des hallucinations. L?un d?eux, se levant brusquement, se met à crier : «Là-bas, un navire ! Un navire !» Ses compagnons, croyant qu?il a vu réellement un bateau, se dressent et se mettent à crier : «Nous sommes sauvés !» Mais ils ont beau scruter l?horizon, il n?y a pas l?ombre d?un bateau. Ils se jettent sur le radeau, désespérés. Le passager, lui, continue à crier : «Je vous dis qu?il y a là-bas un bateau. Peut-être ne nous a-t-il pas vus. Je vais demander du secours !» Il se jette à l?eau et crie encore : «Je pars chercher du secours ! Je reviendrai bientôt, ne craignez rien !» Et il disparaît, suivi par d?autres passagers qu?on ne parvient pas à retenir. La folie s?empare d?autres : «Toi, crie un soldat en saisissant un naufragé qu?il menace de son sabre, toi, donne-moi à manger. Je veux du pain et une cuisse de poulet rôti !» Un autre soldat, se croyant toujours sur «La Méduse», déclare à ses voisins : «Que se passe-t-il ? Pourquoi fait-on tant de bruit ?» Comme personne ne lui répond, il déclare solennellement : «Moi, je suis fatigué, je vais dans l?entrepôt m?étendre sur mon hamac. J?ai besoin de me reposer !» Un officier perd à son tour la tête. «Les embarcations nous ont abandonnés, dit-il, mais ne craignez rien, je vais envoyer tout de suite un message au gouverneur, il nous enverra des secours !» Quelqu?un lui répond : «Avez-vous un pigeon pour envoyer votre message ? ? Ce ne sont pas les pigeons qui manquent à bord !», dit l?officier. Tout manquait à bord. Il n? y a plus rien à manger et on doit servir avec parcimonie le peu de boissons qui reste. Mais ce qui manque le plus, c?est le moral. Ceux qui n?ont pas perdu la tête ? heureusement, ils sont encore nombreux ? scrutent l?horizon dans l?espoir de voir apparaître le bateau providentiel qui les sauverait. Mais les heures passent sans que rien se produise. Les malheureux voient avec effroi le soleil disparaître à l?horizon : il faut se préparer à passer une nouvelle nuit sur le radeau. (à suivre...)