Plusieurs dizaines d'immigrés tunisiens en provenance d'Italie ont été interpellés hier soir par les forces de l'ordre en France. Mardi soir, une soixantaine d'autres migrants tunisiens ont été placés en garde à vue pour «infraction à la législation sur le séjour». Ces Tunisiens, victimes d'une véritable traque, vont faire l'objet d'arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière. Plusieurs dizaines d'immigrés tunisiens, arrivés pour la plupart récemment d'Italie et réfugiés au parc de la Villette, ont été interpellés, hier soir, par les forces de l'ordre. L'opération s'est déroulée au moment où un repas chaud était distribué à plusieurs dizaines de migrants par la Croix-Rouge, a indiqué Omeyya Seddik, présent lors des interpellations. «Il y a eu un très grand déploiement des forces de police, principalement à la Porte de la Villette où se trouvaient entre 100 et 200 jeunes migrants», selon lui. Les forces de police les ont laissé manger mais ensuite «ont embarqué presque tout le monde», au moment où les immigrés retournaient vers le parc de la Villette où beaucoup se sont installés dans des conditions précaires, après un long périple qui les a conduits des côtes tunisiennes en Italie puis en France. Cette opération est «dans la continuité» de celle menée mardi soir, au cours de laquelle une soixantaine de personnes ont été placées en garde à vue à Paris et en proche banlieue pour «infraction à la législation sur le séjour», selon la préfecture de police qui assure que l'objectif est de «contrôler toutes ces personnes arrivées en masse». «Nous sommes vraiment scandalisés par ces méthodes», a déclaré M. Seddik. Un rassemblement pour protester contre ces interpellations est prévu ce jeudi dans le centre de Paris. Selon la mairie de Paris, quelque 200 immigrés tunisiens se trouvent actuellement dans la capitale «dans un état de grande précarité». Hier en fin de journée, la préfecture de police avait précisé que «la majorité» des Tunisiens arrêtés mardi soir avaient ou allaient «faire l'objet d'arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière». Le maire socialiste, Bertrand Delanoë, a jugé, hier soir, ces interpellations «choquantes» et demandé que ces migrants soient traités avec «dignité» et dans le respect du «droit international».