Composante La population de 2 500 âmes est à majorité d?origine rurale. Relégué à la périphérie de la commune d?El-Bouni, le bidonville de Bouzaâroura s?étire sur plusieurs centaines de mètres sur un massif couvert d?eucalyptus aussi maigres que la majeure partie des gens qui y ont élu domicile. Plus de trois cents baraquements faits de bric et de broc, des abris de fortune qu?on a peine à assimiler à un logement où pourraient vivre des familles entières hiver comme été, y ont été construits. Cette population, que l?on estime à près de 2 500 âmes, est constituée essentiellement de ruraux, qui ont fui leur campagne des régions de Tébessa, de Souk-Ahras ou plus proche des communes de Besbès et de Ben M?hidi dans la wilaya d?El-Tarf, au début des années soixante-dix et qui pensaient trouver des conditions meilleures dans la métropole industrielle. Aujourd?hui, ils sont confinés dans cette zone isolée où l?on n?accède que par une route défoncée et envahie par les eaux usées. Bouzaâroura est une vraie enclave. La voie rapide de la RN 16, en contrebas, ne permet pas aux chauffeurs qui y roulent à tombeau ouvert le moindre regard, la moindre attention. En haut, du côté des lotissements de Kherraza et des bâtiments des cités dortoirs d?El-Bouni, les gens sont trop préoccupés par leur propre quotidien de banlieusards? Les autorités locales viennent, certes, les voir, mais des circonstances exceptionnelles, comme ce fut le cas en décembre 2002, lorsque des pluies diluviennes avaient emporté une partie du «campement», ou lorsque, deux mois plus tard, une violente tempête s?était abattue sur la région. Sinistrés plus que d?ordinaire, les habitants de Bouzaâroura avaient eu droit aux visites ininterrompues de tous les officiels que compte la wilaya de Annaba, de toutes les associations. Comme de bien entendu, les déclarations tonitruantes de soutien et des promesses d?assistance qui leur ont été faites sont restées lettre morte. Et la vie continue.