Les commerçants n?ont pas besoin de squatter les trottoirs, car il n?y en a quasiment pas à Sidi Salem, aussi sortent-ils carrément leurs sacs de semoule recouverts de tissus plastifiés pour les entasser sur des cageots vides, en plein soleil, à côté d?emballages en plastique contenant de la lessive en poudre, du savon ou des flacons de shampooing. Il est environ 14 h et le soleil tape fort? Sur la place centrale, entourée de bâtiments aux fenêtres «barreaudées», se trouve «el marché». Des étals de fortune, collés les uns aux autres de part et d?autre de la rue, sont recouverts de plastique noir. Des régimes de bananes sont suspendus aux entraves au-dessus de tas d?oranges. Les légumes continuent de perdre leur fraîcheur sous le soleil qui filtre à travers les toitures de fortune. Les prix sont élevés et les clients déambulent d?une table à une autre, indécis, avant de se rabattre sur un kilo de pommes de terre à 50 DA qui servira de plat de résistance aux estomacs affamés des enfants. Rares sont ceux qui achètent des fruits, considérés comme un véritable luxe. O. B.