Chiffre n Sur les 600 000 PME à l'échelle nationale, 80% activent dans le bâtiment et le transport, a affirmé Idris Yalaoui, consultant principal de la Société de conseil et d'accompagnement. Intervenant lors d'une table ronde consacrée aux dispositifs en matière de création d'emploi dans le cadre de l'Angem, de la Cnac et de l'Ansej, M. Yalaoui a ajouté que «la plupart de ces PME sont des petites entreprises dont l'effectif est très réduit». Il soulignera, en outre, que de nombreux jeunes ne savent pas ce qu'est l'entrepreneuriat et ne veulent pas prendre de risques quant à l'investissement dans certaines activités industrielles telles que la production de la pièce de rechange. L'absence d'un accompagnement spécialisé, selon lui, est à l'origine de la réticence des jeunes quant à ces créneaux porteurs de richesses. «Il est primordial d'encourager et d'accompagner les jeunes à aller vers ces métiers à risque. Force est de constater, par conséquent, que beaucoup d'entre eux sont partisans du gain facile : l'acquisition de fourgons pour le transport urbain, l'ouverture de kiosques, de fast-foods..., sont des métiers qui n'ont pas d'impact sur l'économie nationale. Quels sont les effets des nouvelles mesures prises par le gouvernement, en vue de résorber le chômage ? Les aspects politique et social ont été atteints. Quel sort pour l'objectif économique ?», s'interroge-t-il. Il est nécessaire d'«établir un bilan pour mesurer les conséquences de ces dispositifs sur l'économie nationale», a-t-il plaidé, estimant que «l'absence de communication crée la polémique» et que «le taux de mortalité des entreprises doit être communiqué». De même, cet expert exhorte ces organismes à rassembler leurs efforts, puisque concourant tous aux mêmes objectifs, à savoir la création d'emploi et de valeur ajoutée. Il ira même jusqu'à insister sur la fusion de ces établissements, voire la création d'un guichet unique pour faciliter la tâche aux jeunes en quête d'emploi. Une nomenclature des emplois et métiers doit être développée par ces organismes. Pour sa part, le directeur de la Cnac, Taleb Ahmed Chaouch, qui est revenu longuement sur les dispositions mises en place par la Cnac en faveur des demandeurs d'emploi âgés de 35 à 50 ans, a souligné que près de 22 000 entreprises ont été financées dans la cadre de la Cnac. Et d'ajouter : «Pas moins de 450 d'entre elles ont disparu.» Mettant en avant la mesure liée au traitement de dossiers qui ne doit pas dépasser deux mois, il dira que «le parcours du chômeur-promoteur a diminué de 60%». Pour sa part, Mourad Oubbad, conseiller auprès du DG à l'Angem, a mentionné que les microcrédits ont été destinés aux différents secteurs, tel l'artisanat, à hauteur de 27%, l'agriculture 19%, la petite industrie alimentaire 26% et enfin les services 22%. Selon lui, quelque 212 000 microactivités générant 316 000 emplois ont été créées à ce jour dans le cadre de l'Angem. Mohamed Tahar Chaalal, DG de l'Anem, estime qu'«il est nécessaire de lancer des formations qualifiantes en faveur des universitaires», d'autant que la formation académique ne suffit pas.