Plusieurs représentants d'organisations patronales ont plaidé jeudi dernier lors d'une table ronde sur la Petite et moyenne entreprises (PME), tenue au siège du Conseil national consultatif de la PME (CNC-PME), pour l'instauration d'un moratoire de cinq ans, rapporte l'APS. Ils proposent une telle mesure afin, soulignent-ils, de permettre à des entreprises de basculer de l'informel à l'économie formelle. Pendant ce moratoire, l'Etat ne perçoit pas d'impôts pour permettre à des entreprises de « passer dans la transparence, en toute confiance » et de réaliser ainsi une « conversion sans risque », ce qui favoriserait l'émergence du plus grand nombre possible d'entreprises qui activent dans la légalité et celles qui resteront « disparaîtraient alors de facto », a argumenté le représentant de l'association des producteurs de boissons, Samy Boukaïla. Plusieurs participants ont mis en avant les nombreuses charges fiscales et parafiscales pour expliquer la lente évolution du secteur des PME. Les intervenants ont jugé le démantèlement tarifaire induit par « trop brutal » pour certaines entreprises. Ils ont proposé pour y remédier une « approche par filière » qui classerait par catégorie les entreprises dont les produits seraient touchés au fur et à mesure par la levée des barrières douanières. Réda Hamiani a relevé aussi que, dans le cadre de cet accord, les entreprises algériennes, trop jeunes en général, sont ainsi mises en concurrence avec des entreprises européennes beaucoup plus aguerries. Dans ce contexte, il est difficile pour les PME algériennes d'offrir des débouchés aux chômeurs. La création d'emploi revient « trop cher » aux entreprises algériennes, souligne-t-on. Elles sont soumises à « trop de charges » fiscales et parafiscales, regrettent les participants à cette table ronde. « Ce n'est pas tant la pression fiscale qui constitue un poids pour l'entreprise, car cette pression est aujourd'hui estimée correcte, mais le problème est que nous payons trop d'impôts sur les charges, ce qui incite peu à la création d'emplois », a relevé le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), M. Hamiani. Le président du CNC-PME, Zaïm Benzaci, considère que la multiplication de PME dans la sous-traitance « est certes un facteur générateur d'emplois mais il faudra que les charges soient moins lourdes ». Ce dernier citera une multitude de créneaux porteurs pour l'investissement et l'emploi, autour du pôle pétrolier, dans le transport, le tourisme ou encore dans le secteur prometteur des services.