Alfred Witte est un astrologue allemand qui a eu son heure de gloire au début du XXe siècle. Au cours de la première guerre mondiale, il est mobilisé dans l'armée allemande et les soldats avec lesquels il était lui ont demandé, sur le ton de la plaisanterie, d'utiliser son art pour prévenir la chute des obus russes. Il prend la chose au sérieux et, sortant ses cartes, il se met à étudier les circonstances astrologiques dans lesquelles s'effectue le tir de l'ennemi. Il fait toute une série de calculs compliqués mais à son grand dam, il n'obtient pas de prédictions précises. «Je ne comprends pas, dit-il, j'ai pourtant fait tous les calculs qu'il faut !» On se moque de lui mais il persiste, et c'est toujours imprécis. C'est alors qu'il déclare qu'une planète inconnue, située au-delà de l'orbite de Neptune, le perturbe. Il baptise cette planète Cupidon – du nom du dieu grec de l'amour – et en tient compte dans ses calculs. C'est alors, du moins à ce qu'il racontera plus tard, ses prédictions deviennent précises et il détermine avec une exactitude stupéfiante l'impact des obus russes. Ce qui lui permet de se mettre à l'abri, ainsi que ses amis, au moment des tirs et d'avoir ainsi la vie sauve. Ce ne sont que plusieurs années plus tard, en 1930, qu'une nouvelle planète, située effectivement au-delà de Neptune, est découverte : c'est Pluton. Alfred Witte triomphe, même si l'orbite de Cupidon qu'il a calculée diffère quelque peu de celle de Neptune. Signalons aussi que Witte et un de ses collègues, Friederich Sieggrün, ont déclaré avoir découvert sept autres planètes, qu'ils ont appelées : Hadès, Zeus, Chronos, Apollon, Admère, vulcain et Poséidon. Mais elles n'ont pas été découvertes. Du moins jusqu'à présent.