Opinion n Les pouvoirs publics devraient baisser le nombre des investissements dans les infrastructures de base pour se recadrer sur des investissements productifs, estime le président du Cnes. Le monde économique et le monde social dans notre pays sont en ébullition ces dernières semaines. Toutes les corporations sont dans la revendication, notamment dans les secteurs de l'éducation, la santé, les gardes communaux et l'administration. Aujourd'hui, les économistes tirent la sonnette d'alarme, les pouvoirs publics cèdent à tout va. A la question de savoir s'il n'est pas dangereux, d'un côté, d'augmenter les salaires et, de l'autre, de voir le danger inflationniste gagner la monnaie nationale, le président du Conseil national économique et social, Mohamed Seghir Babes, a indiqué que cette problématique a été suffisamment relevée par la corporation des économistes et des analystes. «Lorsqu'on s'interroge sur l'intention de ces revendications et leur finalité, on constate qu'elles sont légitimes. Mais ces aspirations sont en train de se réaliser en termes de rattrapage sur une série de situations ici ou là», a-t-il expliqué. Selon lui, la proportion naturelle lorsqu'on se trouve face à des bouleversements de ce type et dans un contexte comme celui que nous vivons actuellement est d'aller vers des surenchères qui sont potentiellement porteuses de dérives. Sur un autre chapitre, le président du Cnes estime que les pouvoirs publics devraient baisser le nombre des investissements dans les infrastructures de base pour se recadrer sur des investissements productifs. C'est d'ailleurs ce qui résulte, selon lui, des décisions du Conseil des ministres et des orientations du président de la République d'aller vers un autre régime de croissance délibérément. «Il s'agit plus précisément de décaler dans le temps un certain nombre d'infrastructures et d'investissements pour permettre d'absorber les effets inflationnistes potentiels contenus dans les augmentations de salaires qui ont suivi ce genre de revendication», a déclaré, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, Mohamed Seghir Babes. «D'ailleurs, de facto, il y a un certain nombre d'investissements qui ont été décalés du fait que nombre de chantiers ne sont pas encore finalisés. D'une manière ou d'une autre, il faudrait que des arbitrages interviennent», a-t-il conclu, soulignant que le Cnes prépare les assises nationales sur la société civile, ainsi que la rencontre sur le développement local, une double actualité qui doit avoir lieu les 14 et 16 juin.