En effet, malgré la crise financière internationale et le ralentissement de l'économie à l'échelle mondiale, et un contexte national spécifique marqué par une demande sociale de plus en plus élevée dans une économie dépendante des hydrocarbures, «la situation économique et sociale de l'Algérie est restée globalement stable et s'est même renforcée durant l'année 2008», apprend-on dans l'exposé présenté par le Cnes. Pour les experts du Cnes, «la stabilité renforcée de la position extérieure, le niveau important des réserves de change, qui atteignent plus de 143 milliards de dollars, ainsi qu'une meilleure consolidation des soldes excédentaires des balance courante et des capitaux en 2008, ont permis à l'économie algérienne de faire face aux effets de la crise financière internationale et de la dégradation marquée de la situation économique mondiale». L'économie algérienne, selon la même source, a été boostée également par l'amélioration des indicateurs de la dette extérieure depuis 2005. Ces derniers ne sont pas restés sans «impact sur le renforcement de la position extérieure du pays pour l'année 2008. La forte diminution de l'encours de la dette extérieure en 2008, 2,5% du PIB, est venue en complément d'un désendettement public externe significatif, 31% de l'encours de la dette à moyen et long terme en 2008, et d'un faible ratio de service de la dette extérieure, 1% des exportations des biens et services non facteurs (EBSNF)». Le Cnes a indiqué dans le même rapport que la croissance économique de la nation s'est maintenue en 2008 (6,8% hors hydrocarbures contre 6,3% en 2007). «Ce niveau est dû à une croissance élevée et soutenue des secteurs du BTP et des services.» Ces deux secteurs, estime le Cnes, ont permis de conforter la tendance à la baisse du chômage de près de 11,3% en 2008. Par ailleurs, les experts du Cnes ont tiré la sonnette d'alarme quant à l'insuffisance de la croissance des secteurs de l'industrie (+4,3%) et de l'agriculture (-5,6%), par rapport au potentialités et capacités existantes. Abordant le dossier des infrastructures, il a été révélé que les investissements publics massifs en direction des infrastructures de base ont concerné principalement les travaux publics, le transport et l'hydraulique. Pour conclure, les experts du Conseil national économique et social ont appelé au maintien de «la cadence, intégrer de plus en plus d'espaces et élargir les visions stratégiques». Pour eux, «les enjeux de cette période sont nombreux et déterminants et qu'il faudra veiller à ce que la crise financière internationale ne vienne pas troubler ou rompre les efforts actuellement entrepris», lit-on dans le rapport de l'état économique et social de la nation 2008. Rapport de conjoncture 2009 Par la même occasion, le Cnes a présenté un rapport de conjoncture pour l'année 2009. Ainsi, ses experts ont mis en exergue le taux de croissance hors hydrocarbures réalisé par l'Algérie, qui a atteint la barre des 11% durant l'année 2009. Cette croissance est jugée par ces derniers de très appréciable. Elle continue d'être tirée, selon la même source, par les dépenses publiques massives et le secteur du bâtiment et travaux publics. Durant cette présentation, le Cnes indique que «la production industrielle du secteur public évolue plus favorablement depuis 2008. Elle enregistre une croissance de l'ordre de 3,5% à fin novembre 2009, se stabilisant au premier semestre 2009 avec un indice de 5,1% pour les industries hors hydrocarbures et 2,8% pour les industries manufacturières, soit une croissance relativement appréciable au premier semestre 2009. A ce sujet, le Cnes estime que le secteur de l'industrie «ne profite pas assez des avantages que lui offre le marché local, son niveau de production est en deçà des projections avancées ces dernières années par les responsables du secteur». En ce qui concerne la PME, le Cnes soutient qu'elle s'inscrit dans une perspective de croissance et de développement, qui affirme que le nombre de PME augmente de plus en plus, notamment dans les secteurs des travaux publics, du bâtiment, du transport et de l'industrie. Les inscriptions au registre du commerce durant le premier semestre 2009 s'élèvent à 160 935, soit une augmentation de 8,8% par rapport à la même période 2008, indique le rapport. Raouf Aziri Lire sur Internet