Récital Les deux orchestres, italien et algérien, ont réussi une prouesse musicale distinguée. Deux orchestres de musique classique universelle, l?Orchestre symphonique national et l?orchestre du Conservatorio Santa Cesilia de Rome, donc deux expériences partagées dans le domaine musical, se sont associés dans une belle et extraordinaire complicité joliment harmonisé par le style de l?interprétation et les tonalités que comporte chacune des représentations musicales, en donnant, jeudi, au théâtre national, un récital symphonique, à travers lequel a été interprété un panel de pièces musicales, aussi bien universelles qu?algériennes, à savoir Schubert, Albinoni, Salieri, Wagenseil, et enfin, pour finir, Abdelouaheb Salim avec l?Odyssée éternelle. Dirigé par Lionello Cammarota, directeur du conservatorio Santa Cesilia de Rome, l?orchestre, dont la composition est mixte, comprenant des musiciens algériens et des instrumentistes italiens, un mélange de jeu avéré, a interprété, en première partie, Schubert, dans l?une de ses plus belles partitions musicales Nello stile italiano. Le chef d?orchestre a assuré un jeu affectueux et profond plein de sentiments manifestant considérablement un grand lyrisme. C?était une interprétation riche et imagée, et d?une virtuosité patente, voire certaine. Venait ensuite Khlile Guechoud qui, légèrement accompagné par l?ensemble orchestral, a joué Albinoni, en soufflant dans son hautbois. Son instrument, il le maîtrisait si bien que, dès les premières mesures, il a immergé l?assistance dans un lyrisme abyssal. Le son, disons le chant plaisant et charnel, doux et attachant du hautbois venait l?émerveiller, conquérir ses émotions. Plus tard, Djamel Ghazi, quant à lui, a soufflé dans sa flûte, créant une atmosphère cristalline et drapée d?impressions de grande béatitude. Quant à Cecilia Andreis, elle a littéralement enchanté l?assistance avec son jeu de harpe. Avec ses doigts de fée, doigts prodigieux, elle «grattait» étonnement les cordes de son instrument, créant des sons féeriques et chargés de sensations, accompagnant dans un bel assortiment musical les autres mélodies que produisait l?ensemble orchestral. Enfin, et pour finir, l?orchestre symphonique a interprété noubet Zidane, avant de terminer le récital sur L?Odyssée éternelle, une composition musicale imaginée et créée par Abdelouaheb Salim. Une pièce éclectique, comprenant deux inspirations : l?une puisée dans le patrimoine local et l?autre capturée dans l?universel. Et l?association de ces deux impulsions musicales a donné naissance à une symphonie pleine de beauté, de pertinence et d?élégance, un ensemble de notes, produisant un effet d?harmonie et d?esthétique, et créant ainsi de jolies humeurs et des émotions d?une telle intensité et grandeur que le public a été, tout au long du récital, enchanté. Il est à noter que ce concert, organisé dans le cadre de la saison culturelle italienne en Algérie, représente une initiative pour la relance des activités de l?orchestre symphonique national et par là même la diffusion de la musique classique universelle. C?est également un moment d?échange intense entre deux cultures, deux expériences à travers le rapprochement de deux institutions musicales qui offrent une opportunité aux musiciens des deux rives de mettre leur savoir et leur pratique au profit des uns et des autres.