Protestation n Aussi bien le port d'Alger que celui de Béjaïa vivent, depuis le début de cette semaine, un climat de tension. L'activité y est partiellement gelée. La grève de quelque 200 camionneurs au port de Béjaïa qui dure depuis dimanche dernier, n'a pas manqué de générer des perturbations dans l'activité portuaire. Ces camionneurs exigent une valorisation de leurs prestations de service. La perturbation a été notamment ressentie au niveau des navires à quai, déchargeant directement sur camions, surtout ceux transportant du rond à béton et du bois, a fait savoir la direction de l'Entreprise du port de Béjaïa. Celle-ci déplore que le port soit pris en otage d'un conflit qui ne le concerne pas directement. En effet, les camionneurs grévistes réclament la valorisation par les importateurs du prix du quintal des marchandises transportées, qu'ils estiment sous-évalué, étant donné qu'en parallèle, tous les frais inhérents au transport ont augmenté, notamment la pièce de rechange et les pneumatiques, précisent les protestataires. On note que des négociations entre importateurs et transporteurs ont été entamées avec pour objectif de trouver un prix satisfaisant pour les deux parties, soit un tarif de référence aux alentours de 70 DA le quintal. Pour sa part, le port d'Alger a connu un retour à la protestation ces derniers jours. Ils sont au moins 2 500 travailleurs sur les 3 000 que compte l'entreprise portuaire d'Alger, à avoir répondu favorablement à l'appel à une grève «spontanée» entamée dimanche dernier. Les travailleurs de l'Epal réclament la prise en charge des revendications socioprofessionnelles communiquées à la direction de l'entreprise depuis une année. Il s'agit, notamment, de l'augmentation des salaires, à hauteur de 24% du salaire de base, des primes et indemnités ainsi que la permanisation générale des travailleurs concernés. Toutefois, la section syndicale du port d'Alger a affirmé avoir assuré un service minimum pour les activités essentielles du port. La thèse soutenue par la direction de l'entreprise est différente. La grève est qualifiée d'illégale puisque non déclarée au préalable. Le directeur général adjoint chargé des opérations, M. A. Ghetas, a même dénoncé le «non-respect» par les travailleurs grévistes du service minimum. Selon lui, l'ensemble des travailleurs du port d'Alger avait bénéficié en juin 2010 d'une augmentation des salaires de 20,5% avec une valorisation des primes et indemnités. Concernant les travailleurs non permanents, il a indiqué qu'environ 400 travailleurs sur les 620 non permanents avaient été «permanisés». Pourtant, les travailleurs du port d'Alger dénoncent la précarité de leur situation : bon nombre d'entre eux ne sont que des journaliers vivant au jour le jour sans aucune assurance. Il est à noter que le problème s'est accru avec l'interdiction de la réception des marchandises non «conteneurisées» au port d'Alger.