Selon son compte-rendu médical, Fadela Saïdoun est atteinte d'une forte myopie bilatérale. Elle avait subi le 30 mai 2007 une chirurgie du cristallin avec mise en place d'un implant dans une clinique privée à Alger. Fadela est certaine, documents à l'appui, que l'ophtalmologue qui a procédé à son opération, a bel et bien fauté. «Je me suis adressée à cette clinique très confiante pour une opération de l'œil droit. Après plusieurs radios et examens médicaux, l'ophtalmologue a confirmé que mon œil droit a besoin d'une intervention, alors que la vue de l'œil gauche est parfaite», raconte cette mère de famille de 42 ans. Après plusieurs séances de laser, le chirurgien décide d'opérer Fadéla de l'œil gauche et de lui placer un implant. Le lendemain de l'intervention, le chirurgien rassure la patiente en lui expliquant que tout allait rentrer dans l'ordre dans quelques jours. «Sur le coup, j'étais très optimiste d'autant plus qu'il n'y avait pas de raison de ne pas croire ses propos. Mais, cet espoir s'est vite transformé en cauchemar. Quelques jours plus tard, je réalise que j'ai perdu totalement la vue», témoigne-t-elle d'un ton grave. Elle décide dès lors d'aller revoir son chirurgien. Mais ce dernier refuse tout contact avec elle, préférant fuir la réalité laissant sa victime avec son drame. Avant de déposer plainte pour erreur médicale, Fadéla préfère exposer son cas à d'autres spécialistes, histoire d'avoir la conscience tranquille. Le professeur Djenas sera le premier à l'examiner après son intervention. L'examen du professeur a objectivé au niveau de l'œil gauche une acuité visuelle et une inflammation intraoculaire. Le médecin conclut, dès lors, qu'il s'agit d'une andophtalmie (enfoncement anormal du globe oculaire dans l'orbite) de l'œil gauche secondaire suite à une chirurgie du cristallin gauche. Il n'y a désormais aucun doute, «la clinique est responsable de mon drame. Je suis aujourd'hui totalement dépendante des autres», a conclu Fadéla avant de pousser un long soupir.