Constat n La drogue envahit l'école. Un phénomène qui s'amplifie, échappant d'une certaine façon aux parents et aux enseignants. La toxicomanie à l'école ne relève plus de l'appréhension. Aujourd'hui, c'est une réalité perceptible. En l'absence de chiffres précis sur ce fléau «en ascension», le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, Abdelmalek Sayeh, estime que ce phénomène doit impérativement être pris au sérieux. Il a, par ailleurs, tenu à démentir le taux de 45% de consommation de stupéfiants dans les établissements scolaires, avancé comme étant le chiffre de l'office par un médecin de l'hôpital psychiatrique de Oued-Aïssi. Selon le bilan, énoncé par Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, près de 4% de nos écoliers s'adonnent à la drogue. En outre, on apprend du lieutenant Abrous Sihem de la cellule de communication de la gendarmerie nationale, qu'à son niveau des données spécifiques à la consommation de la drogue à l'intérieur des écoles n'existent pas. Ce qui prouve que ce fléau est considéré, et même classé phénomène général. Les dernières statistiques qui remontent à 2005, indiquent pourtant que 17% des garçons scolarisés et 2% des filles, âgés de 15 ans et 16 ans, ont consommé du cannabis. Ces chiffres qui datent de 6 ans, démontrent que l'accoutumance à la drogue débute en milieu scolaire et si ce n'est pas le cas, elle y est entretenue. C'est dire combien la situation dans nos écoles a atteint un seuil de dangerosité plus qu'alarmant. D'ailleurs, les trafiquants, pour étendre leurs réseaux, usent de moyens logistiques très performants, dépassant parfois ceux que mobilisent de nombreux Etats. Pour lutter contre une telle force dévastatrice, un débat réfléchi et un plan d'action auxquels seront associés les parents d'élèves doivent être absolument mis en place. Et rapidement. Prenant en compte la vulnérabilité des jeunes et la nécessité de les assister à lutter contre la dépendance, la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn) a mis en place une cellule d'écoute dans chaque sûreté de daïra et dans la capitale. L'objectif de ces antennes consiste à sensibiliser les élèves aux dangers de la drogue et à éviter aux jeunes consommateurs la prison. Il est à rappeler, dans ce cadre, que sur les 60 000 personnes présentées depuis la dernière décennie devant la justice, 4,5% représentent une population âgée de moins de 18 ans, qui n'est pas forcément scolarisée. Ce fléau s'explique par la combinaison de plusieurs facteurs. S'exprimant lors d'une journée d'étude, le président la Fondation algérienne des droits de l'enfant et de l'adolescent (Dfea) a estimé qu'une prévention efficace n'est pas possible sans l'implication de toute la société et des autorités, la création d'une institution nationale de la jeunesse, de la sauvegarde et de l'observation, la création de lieux de prise en charge, la formation et l'information, la rééducation, l'insertion et la réinsertion.