Dans la région qui l?a vu naître et grandir, il est le plus respecté de tous les habitants. De tous les «kebar el-ârch» de Tébessa, il est de loin le plus connu et le plus influent. Lui, c?est cheikh Chbouki, le chef de la tribu des Nemamchas à Chréa. Si dans les autres localités de Tébessa, les personnalités influentes se comptent désormais parmi les hommes d?affaires et autres «s?hab el mal» (les riches), à Chréa, le «kebir el-ârch» qu?est cheikh Chbouki demeure incontournable. Du haut de ses 80 ans, il continue d?exercer une certaine influence sur la population locale. Une influence qui lui a valu d?être invité pour accueillir le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de la visite d?inspection qu?il a effectuée dans la wilaya en février 2003. A présent, et même si l?homme ne s?est pas prononcé publiquement, cheikh Chbouki serait parmi les soutiens de Bouteflika à Tébessa. C?est du moins ce qu?affirment des habitants de Chréa qui se disent prêts à le suivre dans son choix, discipline tribale oblige ! Mais Chréa n?est pas la seule localité où le tribalisme semble en mesure de faire, un tant soit peu, la différence entre les six candidats à la présidentielle. Laouinet et El-Ouanza pourraient, elles aussi, être influencées dans leur choix le 8 avril par la donnée tribale. Explication : une partie de la population de ces deux daïras est d?origine chaouie. Et comme Ali Benflis fait partie des «siens», il lui sera bien difficile de donner ses voix à un candidat autre que lui.