Réaction n Le ministère russe des Affaires étrangères a jugé que les frappes constituaient «un écart grossier» par rapport au mandat de l'ONU. «Des informations inquiétantes nous parviennent une nouvelle fois de Libye au sujet des puissantes frappes aériennes auxquelles ont procédé les forces de la coalition à Tripoli», indique le ministère dans un communiqué. «Il s'agit d'un nouvel écart grossier par rapport aux résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU», poursuit-il. La coalition menée par l'OTAN, qui espère précipiter la chute de Mouammar Kadhafi, a intensifié hier, ses bombardements sur Tripoli. La diplomatie russe relève en particulier que des «bâtiments n'ayant pas un caractère militaire» ont été touchés par ces bombardements.«Les frappes aériennes ne permettent pas de mettre un terme à la confrontation entre les parties libyennes et ne font qu'accroître les souffrances des civils libyens», estime le ministère. La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, s'était abstenue le 17 mars de faire usage de son droit de veto lors du vote de la résolution 1973, qui a autorisé l'intervention d'une coalition internationale en Libye contre le régime du colonel Kadhafi pour protéger les civils. Depuis, Moscou a vivement critiqué les bombardements de la coalition en Libye, jugeant qu'elle outrepassait le mandat défini par les Nations unies. Hier soir, huit puissantes explosions ont secoué le secteur de Bab Al-Aziziya, résidence du colonel Mouammar Kadhafi, déjà visé à l'aube par des raids intensifs de l'OTAN. Le vrombissement des avions de chasse a été entendu, avant que trois explosions assourdissantes ne secouent le secteur, vers 23h00 locales (21h00 GMT), suivies de trois explosions puis de deux autres quelques minutes plus tard. l'OTAN avait déversé hier, à l'aube, un déluge de feu sur Tripoli, faisant trois morts et des dizaines de blessés. Boules rouges éclairant le ciel, sifflements de bombes, vrombissement des avions de chasse volant à basse altitude, puis deux à trois explosions assourdissantes. La même succession s'est répétée à cinq ou six reprises durant l'attaque d'une trentaine de minutes. Avec ces bombardements intensifs, l'OTAN, aux commandes depuis le 31 mars de l'intervention internationale, espère précipiter la chute du régime libyen. «On se dit qu'il faut augmenter le rythme de nos opérations pour que le fruit tombe tout seul», a indiqué un haut responsable militaire de l'OTAN ajoutant que l'objectif est que «fin juin, début juillet Kadhafi soit tombé». La majorité des victimes des raids de la nuit sont des civils habitant à proximité. Les raids sont intervenus quelques heures après l'annonce de Paris de l'envoi d'hélicoptères pour des frappes au sol «plus précises».