Résumé de la 3e partie n Wissam est la première fille à laquelle Mounir s'attache. Il y est si attaché qu'il veut l'épouser immédiatement. Mounir est issu d'une famille modeste. Son père, Ali, petit fonctionnaire, s'est saigné aux quatre veines pour instruire ses cinq enfants. Son fils aîné, Madjid, a fait de brillantes études de droit et envisage d'embrasser une carrière d'avocat. Le second, Mounir, fait des études de médecine, les trois autres, deux filles et un garçon, vont au lycée et au collège, et obtiennent des résultats prometteurs. «Nous ne sommes pas riches, aime à répéter Ali, à sa femme, Ouarda, mais nos enfants vont réussir dans la vie Incha'Allah !» L'appartement familial est devenu étroit depuis que les enfants ont grandi mais la famille est unie et elle vit heureuse. Wissam aussi a une vie heureuse. Elle n'a qu'un frère et elle vit dans un bel appartement au centre-ville. Son père, Tahar, est directeur d'une entreprise et dispose de bons revenus. Depuis quelque temps, il pense construire une maison et, par ses relations, il a déjà obtenu un terrain dans un quartier destiné à devenir résidentiel. Tahar a un fils aîné, Zoubir, qui a fait un ingéniorat et il est allé préparer un doctorat à l'étranger. Son père voulait qu'il fasse médecine mais il n'a pas voulu, alors Tahar qui veut se «rabattre» sur Wissam, la pousse à faire des études scientifiques, pour préparer sa médecine. Sa femme, Djamila, partage son avis. «Un médecin, répète-t-elle, est nécessaire dans la famille !» Wissam, elle, pense qu'elle est plutôt douée pour les lettres mais, en bonne fille sage et dévouée, elle doit obéir à ses parents. Depuis le départ de son frère à l'étranger, la jeune fille se sent un peu seule à la maison. Son père est toujours pris par son travail, quant à sa mère, elle est toujours en visite chez ses amies ou les reçoit chez elle. La rencontre de Mounir lui a permis d'avoir un confident. Les garçons qui lui font la cour ne manquent pas, à commencer par ses camarades de lycée, mais Wissam les trouve un peu gamins. Avec Mounir, c'est différent : non seulement, il est plus âgé et fait déjà adulte, mais il est mur et réfléchi. Et puis, le jeune homme semble réellement épris d'elle et pense déjà – puisqu'il parle de fiançailles – à une relation durable. L'aime-t-elle ? Elle ne sait pas encore, à son âge – elle a dix-sept ans – ce qu'est l'amour, mais elle pense que c'est aussi cette impression d'être bien avec quelqu'un, d'avoir du plaisir à le fréquenter, à le voir et à l'entendre parler... Et quand, un jour, dans le jardin public qui jouxte le lycée et où il l'a conduite, il lui a dit, à l'ombre d'un bougainvillier, qu'il l'aime, elle répondu : «Moi aussi !» Si elle a continué à vivre, comme par le passé, Mounir, lui, a vu sa vie se transformer. Il l'aime réellement et il ne pense qu'à elle. Sa hantise – il le lui a dit à plusieurs reprises – est qu'elle le laisse tomber. — Pourquoi penses-tu cela ? lui a-t-elle dit une fois. — Parce que tu es trop belle et qu'un autre peut te ravir à moi ! — Mais j'ai promis de rester avec toi ! — Jure-le, sur ce que tu as de plus cher ! — Je le jure ! Il l'a crue, mais il continue à avoir peur comme s'il avait le pressentiment qu'il la perdrait... (A suivre...)