L'expérience du théâtre de la ‘halqa' chez le dramaturge Abdelkader Alloula a été mise en évidence, hier, mercredi, à Oran, lors d'une conférence organisée dans le cadre de la commémoration de la Journée nationale de l'artiste. La notion de la ‘halqa' a été introduite, pour la première fois dans le théâtre algérien, par Ould Abderrahmane Kaki, a indiqué, à ce propos, le conférencier, Abdelkader Bouchiba, enseignant de littérature arabe à l'université d'Oran, pour qui Abdelkader Alloula a donné «toute l'épaisseur qu'elle méritait pour l'utiliser dans une nouvelle forme du 4e art en rupture totale avec le théâtre aristotélicien». Retraçant le parcours artistique du dramaturge algérien, de ses premiers pas dans le monde du 4e art en tant qu'amateur jusqu'aux années de sa consécration et de sa maturation sur les plans artistique, esthétique et de l'écriture dramatique, l'universitaire a rappelé, devant une assistance modeste, au musée Ahmed-Zabana, le contexte socio-économique et politique des années 70-90 dans lequel Alloula a produit ses meilleures œuvres et la forte influence du théâtre brechtien sur les œuvres et la démarche allouliennes. «La ‘halqa' a été une forme d'expression puisée du patrimoine culturel oral national. L'animateur de la ‘halqa', au souk, sur les places publiques où dans d'autres espaces de regroupements populaires est à la fois l'orateur, le comédien et le metteur en scène. Abdelkader Alloula a recouru à cette forme pour faire du public un élément actif et critique du spectacle et non un simple consommateur passif d'une œuvre artistique», a-t-il expliqué. Le conférencier a également souligné l'utilisation par le dramaturge algérien de la langue populaire «accessible au large public qui apprécie toutes les métaphores et les richesses de la culture populaire orale». Pour Bouchiba, «même si la ‘halqa' est une forme inadéquate avec la structure architecturale du théâtre, Alloula a réussi à exploiter d'une manière judicieuse tous les éléments scéniques, la forme du bâti et des planches pour offrir aux férus du 4e art, les œuvres les plus marquantes du théâtre national».