Un vibrant hommage sera rendu au géant du quatrième art, Abdelkader Alloula, les 14 et 15 mars prochains à la maison de la culture de Tlemcen qui porte son nom. Cet hommage, selon le directeur de la maison de la Culture, Tahar Arris, commémorera la 16ème année de la disparition du regretté dramaturge. Plusieurs activités sont inscrites au programme de ces journées commémoratives, notamment des spectacles, des expositions et des conférences qui présenteront l'œuvre et l'homme qui a marqué de son empreinte le théâtre algérien auquel il a consacré sa vie et son génie. Ses travaux ont à ce titre contribué au développement et à la socialisation du 4ème art en Algérie. Lors de cette rencontre à laquelle sa veuve est invitée, l'accent sera mis sur le parcours de l'homme qui a toujours été en avance sur son temps. Selon les spécialistes, le théâtre d'Alloula, qui fut assassiné en 1994, prend ses racines et puise sa force dans la culture populaire. C'est à ce géant des planches qu'on doit l'entrée de la halqa et du goual au théâtre. Alloula a trouvé en la halqa une version populaire du théâtre de la ronde qu'il a adapté avec succès à la scène. Puisant dans cette tradition, il a écrit une trilogie El Akoual (les Dires) 1980, El Djouad (les Généreux) 1984, El litham (le Voile) 1989 qui seront rassemblés sous le titre les Dires éclatés de 1980 à 1989. Le fil d'Ariane dans cette trilogie sera l'omniprésence du goual, un acteur passif qui joue le rôle du narrateur. Abdelkader Alloula, né en 1939 à Ghazaouet, dans la wilaya de Tlemcen, a été victime d'un attentat à Oran le 10 mars 1994 alors qu'il se rendait au théâtre. Ce personnage est considéré comme le plus populaires des dramaturges algériens. Ses pièces écrites en arabe populaire ont connu un franc succès chaque fois qu'elles ont été données. Tous ceux qui les ont vues aimeraient les revoir. Mais si de nombreuses troupes et des théâtres ne se gênent pas pour dépoussiérer d'anciennes pièces, rares sont ceux qui ont pensé à rejouer Alloula. Il faut espérer qu'avec l'action de la fondation Alloula que préside sa veuve, qui a entrepris de rassembler les écrits et les archives du théâtre en général et du défunt dramaturge en particulier, on pourra revoir ces pièces admirables. Il est à rappeler que la fondation Mohamed Dib de Tlemcen et la maison de la Culture n'ont jamais manqué de rendre hommage à Abdelkader Alloula, le regretté directeur du Théâtre régional d'Oran.