Actualité n La contemporanéité de l'écriture dramatique maghrébine suscite de plus en plus de réflexions. La problématique du théâtre dans les pays du Maghreb arabe, de l'écriture, de la traduction et de l'adaptation des textes, a été au centre des débats, hier lundi, à l'université d'Es-Senia (Oran), lors de la 3e journée d'étude sur le thème «La contemporanéité de l'écriture dramatique maghrébine». Cette rencontre nationale organisée par le département des arts dramatiques de la faculté des lettres, des langues et des arts, à laquelle ont assisté des dramaturges, des enseignants universitaires, des chercheurs et des étudiants du département des arts dramatiques, a permis de débattre de «la problématique du théâtre dans les pays du Maghreb arabe, de l'écriture, de la traduction et de l'adaptation des textes, qui s'inscrit dans le cadre d'une vision qui allie l'authenticité à la modernité». Partant de ce postulat, les organisateurs estiment que l'expérience théâtrale, incarnée par feus Ould Abderahmane Kaki et Abdelkader Alloula (Algérie), Azzedine El Madani (Tunisie) et Abdelkrim Berrachid (Maroc) et bien d'autres, a connu son apogée durant la seconde moitié du siècle dernier. Mettant l'accent sur la différence entre l'écriture scénique et l'écriture dramatique, le Pr. Mohamed Kadda de l'université de Mostaganem a précisé que «le texte dramatique arabe et maghrébin, notamment, vit une forme de migration, surtout ceux mis en scène en recourant aux techniques de la halqa en Algérie ou le théâtre déclamatoire et festif au Maroc». Dans ce contexte, le conférencier a indiqué qu'il n'est plus aisé aujourd'hui de parvenir à une classification des types de théâtre dans le Maghreb, «en raison du recours des dramaturges aux essais des auteurs des pays occidentaux qui ont quitté la sphère de la dramaturgie pour investir l'écriture scénique». Pour sa part, le Pr. Aït Mohand Kaïd de l'université d'Oran a abordé l'esthétique de la langue dans l'écriture dramatique en Algérie, indiquant dans ce contexte que «l'auteur peut s'inspirer du discours politique et médiatique qui renforce les aspects esthétiques du texte». «Le texte dramatique dans les pays maghrébins a commencé par l'écriture de l'histoire et ses épopées, ce qui a permis de casser l'unicité de sa structuration et de dépasser les contingences de la polyphonie grâce au recours à la technique du monologue», a souligné le Pr. Abdelkrim Gharbi, enseignant à l'université de Mostaganem. Les travaux de cette rencontre se sont poursuivis par une série de conférences, un hommage rendu au comédien M'hamed Benguettaf du Théâtre national algérien et une vente-dédicace d'une étude sur le mouvement théâtral en Algérie réalisée par le Pr. Nawal Tamer.