«Il faut qu'il y ait un changement d'ici à la fin de l'année, si l'on ne veut pas que l'Algérie explose.» C'est ce qu'a indiqué Moulay Chentouf, coordinateur du bureau national du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), hier, lors de la conférence de presse qui entre dans le cadre du dialogue initié par le pouvoir suite aux propositions de la classe politique, de la société civile algérienne et de l'effervescence qui touche le monde arabe, y compris l'Algérie depuis la première marche du 22 janvier 2011, pour plus de démocratie, de liberté et de justice sociale. M. Chentouf estime qu'il ne faut pas perdre de temps pour mettre un système de transition avant que la situation n'explose. «Il faut mettre un système de transition le plus vite possible et arrêter le système en cours, si l'on ne veut pas que l'Algérie explose», a-t-il alerté. Selon lui, l'Algérie d'aujourd'hui est entre le marteau et l'enclume, d'un côté, le pouvoir qui a opté pour le changement mais qui tient toujours à ce que ce soit lui qui en tire les ficelles pour ne rien perdre et, d'un autre côté, les islamistes qui ne sont pas dans les ministères mais qui, selon lui, occupent des postes importants dans les APC et les APW. Selon le coordinateur du PLD, s'il y a eu des mouvements de grève au sein des établissements dans presque tous les secteurs, ce n'est pas le fruit du hasard, mais c'est grâce aux six marches précédentes, organisées par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd), dont le PLD fait partie. «Le seul secteur qui n'a pas bougé, c'est le corps de la police qui s'est contenté des dernières augmentations de leurs salaires mais qui, selon lui, tôt ou tard, finira par rejoindre le mouvement de protestation», a-t-il souligné. Et pour permettre une transition pacifique sans bain de sang et l'instauration d'une République démocratique, Moulay Chentouf a dit que le PLD a soumis à l'opinion publique et à toutes les forces démocratiques des propositions,dont notamment : mettre fin au système et dissoudre tous ses symboles, préparer un projet de société, éradiquer le terrorisme, faire de l'Algérie un Etat républicain et laïque, faire en sorte que l'Armée nationale populaire (ANP) soit le garant du caractère pacifique de la transition, établir une nouvelle Constitution, constituer une composante du Conseil républicain de transition (CRT) et déterminer ses missions… Lahcene Brahmi